All Posts By Angelo Di Genova

Buildings Retro, vestiges de la modernisation du Japon

Par Posted on 4 min lecture

On lit parfois qu’Osaka a été entièrement rasée pendant la seconde guerre mondiale. Pour avoir traversé cette ville en profondeur, il est clair que c’est faux. Alors oui, comme tant de villes au Japon, Kyoto exceptée (merci Serge), Osaka à été extrêmement touchée par les bombardements américains ; pourtant ça ne fait pas d’elle une ville entièrement rasée.

Osaka-Modernism-01

J’y ai vu d’innombrables maisons traditionnelles d’avant-guerre. Le problème c’est qu’elles sont souvent éparpillées ça et là, isolées entre deux immeubles sans charme, sauf dans certains quartiers bien particuliers où j’emmène parfois les voyageurs qui font un Osaka Safari avec moi. Mais quand on parle de bâtiments d’avant-guerre, il ne s’agit pas seulement de maisons de style traditionnel.

Osaka-Modernism-02

Pendant l’ère Meiji (1868-1912), Taisho (1912-1926) et au début de l’ère Showa (1926-1989), le Japon a construit beaucoup de bâtiments d’inspiration occidentale. La brique venait remplacer le bois. La souplesse des poutres laissait place à la dureté de la pierre. On commençait à verticaliser, tout en y ajoutant des petites touches japonaises, plus ou moins codifiées.

Osaka-Modernism-03

En tant que port important, Osaka a toujours eu beaucoup de rapport avec les pays étrangers. Au tout début de l’ère Meiji, la plupart des Occidentaux arrivaient par Nagasaki, sur l’île plus méridionale de Kyushu, puis ils remontaient jusqu’à Osaka et Kobe et finissaient souvent à Tokyo.

Osaka-Modernism-04

À Osaka aussi il reste donc de nombreux bâtiments de ces années d’avant la seconde guerre mondiale. Ils regorgent de détails amusants pour nous autres. Ces immeubles passeraient presque inaperçus en Occident mais dans un contexte japonais, ils deviennent de véritables attractions.

Osaka-Modernism-05

Et comme, ils sont disséminés un peu partout, il faut aller les chasser, comme on irait traquer une bête sauvage dans la jungle urbaine et chaotique des villes japonaises.

Osaka-Modernism-06

Certaines églises sont encore debout d’ailleurs. Et voir ces silhouettes si familières ici est une sensation étrange. Comme l’impression de revenir un peu chez soi.

Osaka-Modernism-07

La plupart de ces bâtiments sont classés au patrimoine départemental d’Osaka. Les propriétaires reçoivent des financements pour les entretenir. Ces constructions reprennent souvent les techniques occidentales, non étudiées pour résister aux séismes. À l’époque, on manquait de recul pour savoir si ça allait tenir réellement. Aujourd’hui, plus personne ne construirait des bâtiments ainsi. C’est pourquoi, beaucoup ont subi des travaux de renforcement de leur structure. Il ne reste plus qu’à espérer que ça tienne bon jusqu’à ce que la terre tremble fortement à nouveau.

Osaka-Modernism-08

Ils font donc partie intégrante de l’histoire et de la culture japonaise à présent. Ils sont authentiques et spontanés, à l’inverse de bon nombre de réalisations actuelles, qui singent notre architecture pour mieux immerger le passant/client dans un établissement commercial dépaysant, un peu comme certains parcs d’attraction au style apprêté.

Osaka-Modernism-09

Construit avec de lourdes pierres bien épaisses, on retrouve dans l’antre de ces immeubles, cette sensation de protection que l’on ressent parfois en Europe. C’est comme être dans cocon qui nous garde des maux de l’extérieur, de sa chaleur, de ses vents, de son bruit. Revenir dans une maison japonaise construite aujourd’hui est en réalité plus sûr en cas de séisme mais je ne peux m’empêcher de m’y sentir dans un corps de plastique, léger, creux et peu réconfortant.

Osaka-Modernism-10

Pour finir je voudrais parler de l’ère Meiji. Certains emploient le terme péjoratif de copie au sujet de l’assimilation technique et culturelle du Japon, suite à son ouverture sur le monde. Ethnocentrisme quand tu nous tiens. La réalité est bien plus nuancée.
Il y a pourtant une différence non négligeable entre copie et assimilation. Dois-je rappeler que ce sont les Occidentaux qui ont demandé d’ouvrir les portes du pays, et que certains d’entres eux vivaient de leur enseignement sur le territoire nippon ? Ils venaient enseigner ce qu’ils savaient, et les Japonais avaient soif d’apprendre. Et le mouvement inverse existait aussi.
Quand on apprend une langue étrangère on assimile un savoir nouveau. Mais est-ce que ça fait pour autant de nous des copieurs ? L’homme est un inventeur mais aussi un reproducteur.

Le monde est fait d’assimilations et d’échanges. Le Japon, par son isolation a régulièrement assimilé des connaissances extérieures par vagues intenses. Mais d’autres pays ont vécus des situations d’assimilation. Rome a assimilé la culture de la Grèce antique pour former la sienne. Le monde arabe a intégré le savoir de l’Égypte antique et ce qu’on nomme les chiffres arabes sont originaires d’Inde en réalité. Et la France est vraiment mal placée pour parler de copie vis-à-vis d’un autre pays.  Elle a elle-même assimilé la culture romaine (de force il est vrai) et a bénéficié de la renaissance italienne pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui dans le domaine de l’art ou de la gastronomie. Même les fables de La Fontaine sont inspirées d’oeuvres de fabulistes gréco-romains. Mais doit-on parler de copie ?
Je crois que nous vivons à une époque où les évolutions majeures du monde s’effectuent par les échanges. On a tout intérêt d’arrêter de se regarder le nombril en pensant qu’il est plus rond que celui de son voisin.

Le Japon de l’envers

Par Posted on 5 min lecture

Le Japon, pays des samouraïs et des geishas. Archipel à la pointe technologique avec un niveau de vie très élevé. Voyager au Japon, c’est faire un bond vers le futur. Mais cette avancée frénétique vers un avenir technologique n’empêche pas son peuple de maintenir ses traditions pour former un cocktail paradoxal (pour nous, pas pour eux). Démocratie puissante, pays « clean », tourné vers l’écologie (pfff), proche de la nature avec comme fer de lance le fameux Mont Fuji. Terre composée d’immenses villes où les gens travaillent avec une grande précision du matin au soir et se déplacent dans des trains bondés jamais en retard avec des pousseurs sur les quais et …. rho j’en ai marre d’écrire ce texte !


J’espère que vous y avez cerné le second degré. Car je crois avoir balancé pas mal de mots magiques non ? Ah, j’ai peut-être oublié sushi, kawaii, manga, robots et jeux-vidéos ? Il doit y en avoir d’autres encore que j’oublie.

Regardez la photo plus haut d’Osaka. Telle est l’image qu’on se fait des villes japonaises, fascinantes certes mais un peu inhumaines à cette échelle. On aurait peine à croire que, cachés dans ces blocs apparents de béton se trouvent des lieux, des matières, des gens qui sont hors des grandes idées de base sur le Japon.

Pas de building, pas de frénésie, pas de technologie, pas vraiment de richesses, pas forcément beaucoup de travail, pas beaucoup de consommation futile ou de paraître, pas de prise de tête, pas vraiment de retenue et pas de soucis avec le bordel. La sobriété japonaise semble bien loin.

Vétuste, désuet, ancien, abîmé, bricolé, rafistolé, vieillot, tels sont les mots qui me viennent à l’esprit quand je me balade dans ces quartiers populaires si charmants qui font parfois penser à un taudis de pays riche.

Le mélange de matière, d’époques, de style donne un cachet sincère à ces lieux en marge mais jamais bien loin de tout.

Entre les grands immeubles se cachent parfois des petites ruelles étroites aux antipodes du décor rutilant des boulevards tout proches. Quelques lanternes s’illuminent le soir pour égayer un passage qui collectionne les moteurs de climatisation. On s’engouffre sans trop savoir où l’on va ni si l’on en a seulement le droit.

La touche exotique n’est jamais loin, comme une note d’espoir. Une éclaircie sur un visage parfois monotone tels des Origami accrochés sur les barreaux peu accueillants d’une fenêtre.

Poubelles et compteurs d’électricité, asphalte troué dans lequel s’entasse l’eau de pluie et où se reflète l’envers de la ville.

La gentillesse est toujours là, la vraie cette fois, celle qui s’accompagne parfois de maladresse. Mais ici, si quelqu’un pense non, il dira non et si t’es pas content c’est pareil. Si un couple veut marcher main dans la main, il le fait. Si un homme veut fumer en marchant dans la rue, il le fait. Si une grand-mère veut gueuler contre les gosses qui jouent bruyamment dans la rue, elle le fait. Si un commerçant veut regarder l’étranger que je suis dans les yeux, il le fait.

La sincérité y est encore un peu régulée il est vrai mais juste ce qu’il faut, entre esprit collectif et affirmation de soi. J’existe sans piétiner les autres et je peux garer mon scooter en laissant les clés dessus.

Il n’y a pas que les matières qui sont anciennes, les pratiques le sont aussi parfois. Avouez qu’en regardant la première photo de cet article on a du mal à imaginer que celle ci-dessous à été prise au coeur de la même ville.

J’aime ce Japon qui ne connaît pas le sèche-linge ou le double-vitrage, qui utilise des téléphones en bakélite, qui se soucie peu de l’isolation des maisons car on ne l’a jamais sensibilisé sur le sujet, qui fait pousser des plantes et des fleurs dans la rue, qui bricole au petit bonheur sa gouttière rouillée, qui scotche un rétroviseur sur un poteau pour faciliter la circulation des voitures, qui utilise un pot de peinture comme cendrier sur le bord de la route, qui se laisse envahir de mauvaises herbes que personne n’enlève vraiment ou qui utilise encore des bouliers pour calculer les transactions commerciales.

On a l’impression que le monde s’est arrêté ici. Il vieillit depuis 30, 40, 50 ans et ne se renouvèle que peu. Une télé récente par ci par là mais dans un contexte rétro digne d’un Musée sur l’habitat d’après-guerre.

Partout au Japon, il existe ce genre d’endroits. Partout il reste des maisons de bois éparpillées pas loin d’une galerie commerçante bercée par de vieux tubes crachés des entrailles de haut-parleurs vieillissants, le tout sous une toiture bâchée qui se troue petit à petit.

Ce Japon là, on n’en parle pas beaucoup. Les Japonais en ont honte (ils ne devraient pas). Il est déroutant, crasseux, poussiéreux, ce n’est pas l’image qu’ils veulent donner de leur pays et ce n’est pas l’image que l’on s’en fait en Occident. Mais le Japon est aussi un pays qui vit avec ses propres inégalités et ses micros univers. Et puis qu’on le veuille ou non, il ne faut pas oublier qu’on est en Asie et donc on retrouve, toutes proportions gardées, ces quartiers populaires aux effluves enivrantes, où la bière coule à flots pour des clients installés dans des restos de fortune, au coin d’une rue, assis sur des cagettes de bières et des tables récupérées à gauche à droite. Et ça rigole, ça braille, ça vit à fond !

Le cuisinier fait griller ses brochettes la clope au bec mais n’est pas avare d’interactions avec les passants. Son collègue découpe du poisson cru sur une planche en bois à l’intérieur d’une minuscule cuisine dont les murs sont salis par l’humidité et la graisse transportée en fumée. Et si ça ne vous plaît pas, vous pouvez toujours aller au MacDo ou à toutes autres adresses de ce monde aseptisé, sans saveur et impersonnel que l’on connaît tous très bien. Bref regardez plutôt la photo ci-dessous pour y chercher la pointe technologique et le futur.

Toutes ces photos ont été prises à Osaka, capitale nationale de cet univers populaire. Un aspect du Japon tellement intéressant. Mais chuuuuuut ! Il ne faut pas le dire !

Laissons les Japonais superficiels et complexés qui ne se dévoilent pas pour les autres, nous on retourne rigoler avec des gens plus entiers.

Réflexion sur l’authenticité au Japon

Par Posted on 4 min lecture

Authentique, voilà un joli mot, parfois un peu galvaudé. Concernant le patrimoine il pousse pourtant une vraie réflexion au Japon. Nous autres, Européens, baignés dans notre vieille pierre parfois millénaire, il serait presque inconcevable de penser à reconstruire aujourd’hui un ancien bâtiment détruit (même si ça a été fait). Ça nous arrive parfois d’opérer à des retouches sur des ruines mais souvent on laisse les choses telles que les aléas de l’histoire les ont transformées.

Authentique a la définition suivante : « Dont l’origine, la réalité, l’auteur sont certifiés. »

Avouez que ça laisse quand même une belle marge d’interprétation quand on parle de bâtiments. D’autant plus qu’au Japon, la question se pose souvent au sujet de la reconstruction. N’oublions pas que les bâtiments historiques, par leur simple présence visuelle, permettent de témoigner de l’histoire et consolider l’identité d’une région ou d’une ville. L’intérêt de reconstruire va bien au delà de l’aspect touristique qui en découle.

Si on définit comme authentique un bâtiment qui existe encore aujourd’hui sans avoir été détruit et reconstruit par dessus ou sans qu’on y ait changé plus ou moins l’aspect ou la structure depuis sa construction, alors il ne reste pas grand chose d’authentique au Japon. Car si ce pays ne reconstruisait pas son patrimoine détruit au fil des siècles on ne pourrait pas admirer aujourd’hui beaucoup de ses lieux incontournables.

Par exemple :

  • Le Todaiji de Nara a été détruit et reconstruit deux fois, au 12e et 16e siècle. Le bâtiment actuel est bien différent de celui de sa première version.
  • Le temple Kiyomizu a été détruit et reconstruit en 1633.
  • Le Pavillon d’or actuel date de 1955.
  • Le Torii flotant de Miyajima date de 1875. Mais il y en avait auparavant depuis 1168.
  • Les châteaux, même les 12 considérés authentiques, ont bénéficié d’interventions de rénovation, bien que leur structure soit toujours d’origine. Himeji a par exemple subit des dégâts pendant la seconde guerre mondiale.
  • Terminé en 593, le temple Shi Tennôji d’Osaka est le plus vieux temple bouddhiste officiel du Japon. Il a pourtant été détruit plusieurs fois. Sa pagode s’est effondrée lors d’un typhon en 1934, reconstruite en 1940 et détruite à nouveau en 1945 par les raids aérien américains.
  • Les sanctuaires shinto d’Ise ont des bâtiments qui sont volontairement démontés et reconstruit tous les 20 ans. C’est la tradition de cet endroit. Une pratique bien particulière qui évoque tant de choses et pousse à se poser des questions intéressantes sur le sujet.

Certains vont peut-être définir par authentique un bâtiment qui, même reconstruit, respecte les techniques, les matières et l’esthétique d’origine. Autrement dit : à l’identique.

Au Japon, la patrimoine est plus un flux que seulement une matière. Et ce pays marqué par les catastrophes est en droit d’hésiter quant à celles à employer pour reconstruire son patrimoine. Le béton offre une résistance importante à l’ennemi public numéro un : les incendies.

Par exemple :

  • Dans le quartier d’Asakusa à Tokyo, le temple Senso-ji est entièrement en béton.
  • Les donjons des châteaux d’Osaka, de Kumamoto, de Nagoya, de Hiroshima, de Okayama, pour ne citer qu’eux, sont aussi en béton.

J’en profite pour souligner qu’on n’en rate pas une pour rappeler que le château d’Osaka est en béton comme si c’était une bonne info secrète à transmettre (entre voyageur ou via les agences de voyage) pour savoir ce qu’il faut snober durant son séjour ; mais parallèlement ces mêmes personnes ne semblent pas gênées par le fait que le temple Senso-ji de Tokyo soit en béton. Le savent-ils ? Telle est la question.

Certaines infos se transmettent injustement plus vites que d’autres. Et l’info supplante parfois le ressenti sur place. Que faut-il faire ? Se priver d’une visite sous prétexte que tel ou tel bâtiment n’est pas authentique ? Ou alors, y aller, se laisser porter par sa sensibilité et voir ce que l’homme d’aujourd’hui a fait de ces lieux chargés d’histoire et de quelle manière il fait évoluer ces formes et ces matières pour vivre avec son temps.

L’histoire ce n’est pas que le passé, on la façonne aussi dans le présent et nos actes actuels on en parlera dans le futur … comme une information qui nous survit. Et le voyage, ce n’est pas la visite d’un parc à thème de cartes postales. Voyager, c’est aussi découvrir comment l’homme a façonné et façonne le pays que l’on visite.

Le Japan Rail Pass c’est pas automatique

Par Posted on 4 min lecture

L’industrie touristique de masse a réussi (volontairement ou pas) à imposer dans la tête des gens un séjour standard au Japon comprenant Tokyo, Hakone et Kyoto tout en imprimant dans la conscience, comme un réflexe, la prise d’un Japan Rail Pass qui se rentabilise à peine avec le-dit itinéraire.

J’écris donc cet article pour souligner un point qui me semble important : le Japan Rail Pass, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique ! 🙂

Il serait dommage en effet de partir au Japon sans profiter de ce Pass couvrant le réseau de chemin de fer de la compagnie JR. Mais, j’ai l’impression que la prise du JRP n’est parfois pas réfléchie par certains, qui se font parfois avoir finalement. Il faut procéder de la manière inverse. D’abord on réfléchit à ce que l’on veut voir et ensuite on calcule si le Japan Rail Pass se rentabilise.

Et pour calculer et simuler votre itinéraire en train, votre meilleur ami se nomme Hyperdia.

Je rappelle plusieurs points :

Un seul transfert entre Tokyo et Kyoto/Osaka ne permet pas de rentabiliser un Japan Rail Pass de 7 jours.

La compagnie JR n’est pas la seule au Japon. Si elle est la seule à proposer les transferts en Shinkansen ainsi que les meilleurs moyens pour faire de longues distances, elle ne règne pas en maître partout. Il est souvent plus facile de rayonner dans une région donnée avec des compagnies locales, souvent moins chères.

Hakone n’est pas l’étape qui va véritablement rentabiliser votre Japan Rail Pass. Hakone (que je ne conseille pas tellement d’ailleurs) est un lieu dominé par la compagnie Odakyu. Cette dernière propose des pass de plusieurs jours comprenant tous les systèmes de transports dans la région (bus, train, etc) et ce, au départ notamment de Shinjuku. Hakone peut aisément être visité en 2 jours depuis Tokyo en laissant ses gros bagages à son hôtel dans la capitale.

Les bus de nuit sont vraiment bons marchés au Japon. Vous pouvez rejoindre Tokyo et Osaka pour environ 5000¥

La solution la moins chère pour relier l’aéroport de Narita à Tokyo n’est pas proposé par JR mais par la compagnie Keisei. En revanche, il n’est pas toujours pratique de se déplacer dans Tokyo avec les grosses valises pour rejoindre Nippori ou Ueno, seules gares où part le Skyliner de Keisei. Donc, en fonction de la position géographique de votre hôtel ou pour les petits budgets, Keisei s’avèrent être la meilleure solution.

EDIT : depuis, JR semble avoir rectifié le tir avec un prix largement à la baisse pour les touristes qui prennent le train Narita Express

De Namba à Osaka, vers l’aéroport du Kansai, la solution la plus rapide et la moins chère n’est pas proposé par JR mais par la compagnie Nankai. Et en plus, le train Rapi:t est assez original.

La compagnie Nankai est aussi celle qui domine et dirige tous les transports du Mont Koya. Aller à ce mont avec JR, c’est cher, long, fastidieux et quoi qu’il arrive, il faudra prendre du Nankai pour atteindre le sommet.

La compagnie Hankyu relie le coeur de Kyoto (Shijo-Kawaramachi) à Osaka en 45 minutes pour seulement 390¥. C’est la compagnie emblématique du Kansai !

Pour finir avec le Kansai, il faut savoir qu’il existe le Kansai Thru Pass, un pass illimité de plusieurs jours dans le Kansai comprenant toutes les compagnies (métro, Bus, train) sauf JR ! C’est un bon moyen de se déplacer entre les villes de cette région tout en profitant des métros et bus qui sont, le plus souvent, les meilleurs moyens pour se déplacer à l’intérieur des villes, n’en déplaise à JR.

Le but de cet article est seulement d’ouvrir les yeux sur le côté parfois trop systématique qui flotte avec le JRP et de prendre un certain recul. Mais qu’on ne s’y m’éprenne pas ! J’ai été moi-même un gros consommateur de Japan Rail Pass par le passé et je pense que c’est un vraie chance offerte pour voyager au Japon. Faites seulement bien attention à ne pas sortir le portefeuille trop vite.

Dernier point :
Faire des centaines de kilomètres de ville en ville, c’est bien. Mais explorer une région en profondeur, c’est très sympa aussi. Il y a des choses à voir partout au Japon ! Et dans le cadre d’un second voyage, il peut être judicieux de changer la manière de fonctionner. En ce sens, n’oubliez pas que la location de voiture au Japon vous ouvre des perspectives fantastiques que le train ne pourra jamais vous offrir.

Une mission dans le centre du Japon

Par Posted on 2 min lecture

En voyage, il faut faire tout le contraire des singes de la sagesse. Ils se bouchent oreilles, yeux et bouche. Un voyage c’est avant tout une expérience sensorielle qu’il faut savoir cueillir.

Je reviens tout juste d’une mission à travers le centre du Japon. Depuis Tokyo sur les routes de montagne de l’île de Honshu et à travers des villes relevant chacun de petits joyaux disséminés ça et là.

Première étape à Nikko et son célèbre sanctuaire Toshogu en l’honneur de défunt Tokugawa Ieyasu. Un sanctuaire shinto plus que particulier tant son style s’éloigne des standards de l’archipel.

Ici, l’idée est d’en mettre plein la vue et c’est réussi. Mais comme pour le Pavillon d’or, ces monuments ne sauraient représenter la réalité graphique de l’âme esthétique japonaise.

Petit détour pour aller photographier la cascade de Kegon dans les montagnes environnantes de Nikko. Moi qui ait visité l’Islande, où la démesure est omniprésente, les petites cascades nippones ne me font plus grand effet 🙂

Direction Matsumoto et son château, un des plus jolis et authentiques du pays. On le voit souvent de jour. Cette fois-ci, je vous le présente de nuit, tigré de noir et blanc.

Puis, Kanazawa, une ville riche en culture et en histoire. Une des rares villes de ce pays à pouvoir vraiment supporter la comparaison avec Kyoto sur certains points en terme de raffinement et d’esthétique. L’incontournable du coin, c’est le jardin Kenroku-en dans les hauteurs de la ville.

On s’est engouffré ensuite dans les Alpes japonaises où l’on a pu voir les dernières neiges au sommet des montagnes.

Enregistré au patrimoine mondial de l’Unesco, le village de Shirakawa-go est toujours aussi photogénique malgré la présence grandissante des touristes.

Beaucoup connaissent la route du Tokaido, mais j’ai un petit faible pour sa voisine, celle de Nakasendo. Là-bas, les villes-étapes (shukuba-machi) n’ont parfois que peu changé depuis l’ère Edo.

Le matin est propice aux balades entre ces maisons de bois. Et avec un peu de chance on peut même apercevoir les postiers de la vallée de Kiso qui perpétuent les traditions vestimentaires d’il y a plusieurs siècles.

Retour à Tokyo mais en passant d’abord par Kamakura pour une dernière photo de son bouddha de bronze. Je ne l’avais pas vu depuis 2006. Aujourd’hui, je me rend compte qu’il est quand même de moins bonne facture que celui de Nara, qui lui est beaucoup plus ancien. En revanche, le fait qu’il ne soit pas à l’intérieur d’un temple le rend peut-être plus photogénique.

C’était étrange de revenir à Tokyo après 2 ans. J’en ai profité pour revoir certains amis et dire coucou à David Michaud !

Un long silence

Par Posted on 2 min lecture

Je reprends ma plume virtuelle pour donner des nouvelles suite à un long silence dont je suis le premier désolé. Après, une escale en France au mois de mars, j’ai enchaîné avec la plus grosse saison touristique de l’année. Mes activités se sont développées au delà de ce que j’imaginais ! Quelle saison ! ^^ Assurément, le tourisme au Japon repart de plus belle cette année.

À tous les niveaux, le progression est étonnante. Mes activités généralistes bien sûr, mais ce qui m’apporte le plus de joie, c’est le joli chemin prit par les Osaka Safari. La ville est en pleine mutation, physiquement mais aussi du point de vue de l’image. Je crois qu’elle opère une renaissance et c’est un honneur de faire partie du voyage avec de plus en plus de voyageurs qui font appel à moi pour leur présenter Osaka.

J’ai aussi pu acheter de nouveaux petits trucs qui m’apportent de nouvelles perspectives photographiques. Des idées plein la tête comme toujours et un manque de temps dorénavant. C’est la principale raison de mon silence sur le blog. C’est à se demander comment fait David sur son site lejapon.fr pour tenir le rythme, et ce depuis de longues années. C’est un monstre ^^

D’ailleurs, avec Yann et David on a mis en place déjà depuis un moment un nouveau site nommé Japon365. Il regroupe nos photos postées en direct via instagram. Pour avoir votre dose quotidienne de clichés japonais, c’est probablement déjà une référence en France. À ajouter dans vos favoris si ce n’est pas encore fait.

Je ne manquerai pas de reprendre peu à peu le fil de ce blog et le faire évoluer en fonction de ma propre vie. Désolé encore et à très bientôt.

Évolution, nouveautés et améliorations des safaris dans le Kansai

Cela va bientôt faire un an que les Osaka Safari existent. 1 an déjà mais d’autres dirons peut-être « Ha bon ?! Je croyais que c’était plus vieux ».

Cette première année a été une consécration vu le taux de réussite de ces visites pour ces 12 premiers mois. Faire d’Osaka un lieu de choix pour le tourisme au Japon n’est pas quelque chose d’aisé. C’est pour cela que je pense que le meilleur est à venir. J’y travaille sans cesse pour m’améliorer et augmenter mes connaissances ainsi que le nombre de spots sympas dans la ville.

La ville d’Osaka fait en gros le double de Paris. Maîtriser déjà cette métropole signifie de longues années d’investissement de temps et d’argent. Ce qui en prend le plus c’est de tester les restos. Mais j’ai déjà quelques bonnes adresses en poche.

Mes connaissances sur les quartiers centraux (connus et méconnus) de la ville me permettent de proposer des visites déjà bien rodées. Mais, comme je le disais il y a quelques années, la plus grande force d’Osaka c’est sa position géographique. Je travaille donc depuis plusieurs mois pour élargir mon terrain et rayonner autour de ma ville. Prospection et élaboration sont les maîtres-mots. Je pars vers Nara, vers Asuka, vers Kyoto pour proposer toujours plus, toujours mieux, surtout pour ceux qui restent plusieurs jours à Osaka.

Les lieux d’intérêts ne manquent pas et je me rend compte plus que jamais des fabuleux contrastes qui existent ici. Temples reculés, campagnes charmantes, ruelles paisibles, chemins perdus et montagnes d’où l’on voit s’étendre une fascinante ville d’Osaka.

Contrairement à Tokyo et Kyoto, beaucoup de touristes ne consacrent qu’une seule journée à Osaka. Alors quand c’est avec moi, je suis toujours partagé entre faire découvrir les lieux emblématiques de la ville (château, Dotonbori etc) ou montrer du matin au soir ce que personne ne connaît.

En tout cas, l’envie de bien faire est toujours présente et ce que je propose ne cesse de grandir au sein de la région du Kansai. Nos balades ne stagnent pas et sont toujours renouvelées et retravaillées. Alors surveillez bien les sites du groupe Japon Safari, vous devriez voir apparaître de nouvelles choses courant de l’année … ^^

La télé japonaise ça vaut quoi ?

Par Posted on 10 min lecture

DANS UN PAYS AUSSI DIFFÉRENT DU NÔTRE QU’EST LE JAPON, IL PARAÎT LOGIQUE QUE LA TÉLÉVISION IMPOSE UNE DISTANCE CULTURELLE DU MÊME ACABIT. DANS CET ARTICLE ON VA METTRE DE CÔTÉ LE VOYAGE AU JAPON ET LA PHOTO POUR APPROFONDIR UN PEU LE  VASTE SUJET DE LA TV AU JAPON.

Qui ne s’est pas étonné tout la première fois qu’il a entendu, aperçu, vu la télévision nippone ? Ces couleurs flashy, ces plateaux kitschissimes, ses intervenants qui gueulent, rient et font rire toutes les 3 secondes un audimat présent ou artificiel, ses sous-titres colorés et énormes qui apparaissent à l’écran, ses bruitages de fête foraine, ses pubs pleines de chansons et la bouffe omniprésente. Il suffit de regarder la télé moins d’une heure pour avoir apprit un premier mot de japonais : « Oishii » qui veut dire « c’est bon ».

LA NOURRITURE

J’ai grandit avec la double culture italienne et française. Moi qui pensait connaître les pays les plus obsédées par le fait de bien manger, je suis tombé de haut en arrivant au Japon. Ici, la nourriture c’est une religion. La proportion d’émissions qui traitent en totalité ou partiellement de la nourriture sont innombrables dans ce pays ! Quand on est confronté pour les premières fois à la télé on ne se dit qu’une chose : « Mais ils ne font que bouffer ces Japonais !! »
En réalité, la nourriture n’est pas systématique. On trouve des émissions abordant de nombreux sujets. Ce sont juste les proportions qui sont étonnantes.

La tv est un média privilégié dans l’industrie si florissante de la consommation au Japon. Elle façonne consciemment ou non les esprits et leur donne envie de consommer. Des émissions splendides font parfois le tour des plus belles auberges traditionnelles perdues dans la nature avec des bains onsen en face d’un coucher de soleil ou du Mont Fuji. Comment ne pas avoir envie de vivre soi-même ces moments ?

Mais le Japon ne s’en cache pas. « Venez acheter, venez consommer ! » c’est assumé et normal ici. Il n’y a qu’à voir les pubs. Si les coupures sont bien plus courtes que chez nous, elles sont en revanche bien plus nombreuses.

PUBLICITÉ

Pub pour de l’alcool, pour des sociétés qui organisent votre futur mariage, pour de la chirurgie esthétique, des pianos, des agences immobilières ou des magasins d’électronique. On voit même de courtes bandes-annonces de films bientôt à l’affiche ou des extraits du futur album de chanteur à la mode.

Mais ce qui est étonnant aussi avec les pubs, c’est la manière dont l’humain est utilisé systématiquement dans la communication. On a l’impression que les pubs mettent en avant la personne qui utilise le produit et non le produit. Parfois, on a du mal à le visualiser tant il est éclipsé par un acteur ou un sportif qui en devient l’ambassadeur pour quelques secondes.

Dites-moi, sur la photo ci-dessous, vous regardez bien tous le numéro de téléphone n’est-ce pas ?

LES INTERVENANTS

Le monde de la télé au Japon est à part. Les personnes que vous voyez sont des célébrités : acteurs, chanteurs, idols, comiques, présentateurs etc. Beaucoup ne font rien de spécial dans la vie. Leur travail c’est d’être présent et de prendre la parole durant les émissions. Ils sont choisis pour leur profil. Ils doivent être bizarre, drôles, bêtes, beaux ou très laids. Ce sont des clichés, des caricatures, des personnages qui font partie de l’univers de la tv au Japon et qui sont omniprésents. On invite que très rarement des personnes méconnues. Même pour les jeux télévisés avec récompenses à la clé, on ne fait pratiquement jamais participer monsieur tout le monde.

HUMOUR ?

Le style humoristique est très différent comparé à chez nous. En France, c’est la culture de la vanne et des remarques subversives. On doit avoir un bouc-émissaire et on l’achève en le parodiant. Ici, on attaque pas systématiquement quelqu’un. La parodie d’ailleurs est présente à une proportion vraiment moindre qu’en Europe. Impossible de voir une émission comme les Guignols ici. Ça touche la politique, les dirigeants, l’autorité. Au Japon, on accepte la dérision uniquement pour des domaines étiquetés comme moyennement respectables (AKB, univers Otaku, etc).

Ici, c’est souvent du rire par le visuel, des mises en situation, mais quand on comprend le japonais on se rend compte que ça enchaîne aussi pas mal. Ils ont l’esprit vif ces célébrités et présentateurs, pas de doute.

REFLET DE LA SOCIÉTÉ ?

Marchez dans la rue au Japon et vous constaterez le calme ambiant. Les gens sont plutôt discret et respectueux. Allumez la tv et vous verrez tout le contraire. Non ! La télévision japonaise n’est pas le reflet exact de la société. Les Japonais vivent souvent par procuration via le petit écran. Ils regardent ce qu’ils ne peuvent pas se permettre de faire sauf à de rares occasions ; où là, on se rend compte du côté excessif des Japonais. Avec eux, c’est tout ou rien ^^

À la télé, on voit régulièrement des travestis (j’en ai jamais vu autant de ma vie qu’à la tv jap), des homosexuels ou transsexuels, des métis et même des étrangers. Une simple balade dans la rue permet de voir une nette différence. Par exemple, il est vraiment rare de voir des homosexuels au Japon. Ils sont là, mais la plupart le cachent bien.

Le Japonais de base rentre du boulot, allume la tv et se relaxe avec une bière à la main (cliché ^^). Il n’a pas la tête à trop penser non plus car le cadre strict doit se terminer au travail. Le costume noir est remplacé par l’arc-en-ciel de couleurs de la tv. Ça rigole, ça crie, ça pleure, ça s’exprime, ça lance des vannes, ça fout des baffes, ça coupe la parole, ça danse, tout ce que l’on ne fait pas lorsqu’on travaille ou dans la vie en public. On oublie la journée éreintante qui vient de s’écouler. La bonne humeur revient et c’est reparti demain.
La télévision est aussi en quelque sorte un régulateur.

TÉLÉ RÉGIONALE

La télé locale et régionale est extrêmement développée ici. Impossible d’avoir exactement la même chose toute la journée partout dans le pays. De nombreuses émissions sont créées pour leur régions exclusivement. Notamment toutes celles (sympa d’ailleurs) où l’on suit une personne qui fait le tour des restos. Si ces derniers se trouvent à 1000km où est l’intérêt ?

Cet aspect régional développe aussi l’identité locale et soude les gens entre eux. On se sent appartenir à une région et c’est appréciable. La France est très loin d’atteindre le même niveau.

TV & CULTURE

On a souvent tendance en France à être fier de notre télé sous prétexte que l’on offre une bonne dose de culture et de sujets intéressants ou intellectuels. Si c’est probablement justifié, le Japonais te dira que s’il veut se cultiver, il achète un livre. Et personnellement, il n’a pas tort. La télé a toujours été un média de divertissement avant tout.

Et pour enfoncer un peu la tv française, je dirai que si l’excellent est présent, elle atteint plus souvent le fond que la tv japonaise. Perso au Japon, j’ai jamais vu une émission avec 12 trous de balle sortis de nulle part, enfermés dans un loft avec des caméras partout.

En revanche, si la chaîne franco-allemande ARTE n’a pas d’équivalent au Japon, NHK peut lui tenir tête, surtout concernant ses reportages, parmi les plus réputés au monde.

AU FINAL

Je ne regardais presque jamais la télé en France. Ici, je l’allume parfois juste pour l’ambiance et la regarde volontier quand certaines émissions passent ; chose que je ne faisais jamais en France, à part à l’époque avant internet, où un des rares moyens de voir des choses sur le Japon c’était de traquer les reportages à la tv.

Au final, je trouve la télévision japonaise pas si mauvaise que ça. Comme pour tout, il faut trier, mais l’inventivité est là ! Et ça fonctionne bien. Elle est attachante même si plein de truc saoulent vraiment : les pubs omniprésentes, les réactions stéréotypées et excessives, le manque d’authenticité de situations trop théâtrales, les femmes qui pleurent à chaudes larmes forcées dès que la moindre histoire triste est traitée, trop de drama ridiculement nuls (je zappe direct), les obèses qui sont ouvertement insultés et doivent forcément jouer le rôle du bouffi-bouffon sans que ça gêne qui que ce soit, le marketing à outrance, le statut de la femme (femme au foyer, tablier, ménage).

Mais avant tout, la télé japonaise c’est l’apologie de la bonne humeur et devinez quoi, la culture de la bonne humeur, c’est justement ce qui parfois manque cruellement chez nous.

SÉLECTION PERSONNELLE D’ÉMISSIONS

世界ふしぎ発見 – Sekai Fushigi Hakken : À la manière d’un documentaire, un reporteur se retrouve propulsé quelque part dans le monde où il va présenter les particularités de la vie locale et montrer les bizarreries. L’émission est ponctuée de questions où des invités doivent deviner les réponses et faire des propositions. La bonne réponse est montrée en image par le reporter sur place. On voyage, on découvre, on rigole parfois avec les réponses des invités. Plutôt sympa !

よーいドン – YooiDon : Une exclusivité du Kansai, où chaque matin on suit un homme descendre d’une gare au hasard dans la région à la découverte de la vie locale. On croise des gens de tous les jours, on découvres des vies, des talents, des petits restos, des grand-mères franchement marrantes. C’est simple, humain, réel.

ケンミンSHOW – Kenmin Show : Une émission qui met en avant les différences entre les habitants des départements du Japon. C’est vraiment sympa à regarder ! On découvre plein de trucs et on se rend compte que la culture régionale est vraiment marquée dans ce pays. Et puis, Osaka, en bonne capitale japonaise des habitants peu farouches, a son moment de gloire chaque semaine.

グっと!地球便 – Gutto ! Chikyubin : Une émission dont le principe est de montrer à une famille un reportage qui présente la vie choisie par un de leur membre parti s’installer à l’étranger. C’est intéressant de découvrir les profils. On y voit des Japonais à la poursuite de leurs rêves et qui ont eu le courage de tout plaquer. L’équipe de l’émission part donc à la découverte de cette personne pour en faire un reportage. Ce dernier permet aux membres de la famille de voir clairement comment se déroule la vie pour leur proche parti si loin. Ce qui énerve parfois ma femme et moi quand on regarde l’émission, c’est la mentalité de certaines familles. 10, 20 ans que leur proche est parti et ils n’ont jamais daigné se bouger le cul pour sortir du Japon et aller le voir de leurs propres yeux. C’est dingue !! On pourrait croire que c’est par manque d’argent mais quand je vois de grandes maisons avec des BMW garées devant et des écrans plats plus grands que mon appart, j’imagine qu’un voyage au Cambodge ça doit être faisable.

しゃべくり007 – Shabekuri007 : 7 des comiques et comédiens les plus connus du pays accueillent un invité surprise (acteurs ou autre). S’en suit rigolades, vannes et mises en situations parfois très marrantes. Faut dire que pour réunir sur un même plateau ces 7 loustics faut pas avoir peur que ça devienne n’importe quoi.

世界の果てまでイッテQ – Sekai no Hatemade ItteQ : L’émission est composée d’une équipe de célébrités bien tarées qui sont propulsés à travers le monde pour des défis divers. On a Imoto qui ne se donne aucune limite, entre ascension du Mont Blanc et soupe de serpent. Ou encore l’homme-matsuri dont la mission est de participer à toutes les fêtes et concours les plus fous à travers le monde. C’est un peu de Jackass, un peu de voyage, un peu de délires et de rigolades avec des membres qui ne se prennent pas au sérieux.

ビフォーアフター – Before After : Une émission sur la rénovation de vieilles maisons qui ridiculise les nôtres tant elle place la barre très haute. On découvre en profondeur le style de construction des maisons au Japon et plein d’idées géniales proposées par des architectes professionnels.

にじいろジーン – Niji-iro Jin : Une émission coupée en 4 parties dont 2 que j’aime bien. Celle où Jin, une peluche ^^ part en voyage à la découverte des villes du monde entier et celle ou une jeune femme part aider pour une journée des agriculteurs dans des campagnes reculées du pays.

Oui, je sais, ça parle pas mal de voyage dans ma sélection. Mais que voulez-vous. Chassez le naturel . . . ^^

Pour info, je tiens à préciser que tout n’est pas dit dans cet article. Il reste encore des thèmes à aborder et je ne suis pas un expert du sujet, je préfère lire un livre, aller me promener dans des coins que je ne connais pas ou rigoler avec mes proches. Ensuite, je ne cherche pas à imposer ma manière de penser. Mais rappelez-vous que peu importe les domaines, avoir un avis c’est facile. Le plus dur c’est de se faire le sien.

Shi Tennô-ji, le plus vieux temple bouddhiste du Japon

Par Posted on 2 min lecture

Guerres, incendies et  bombardements. Destruction et reconstruction. Vents, pluie, gel, soleil. Séismes et usure du temps qui passe. Rien ne semble venir à bout du temple bouddhiste Shi Tennô-ji. Les matières ont changé ainsi que les techniques de construction, mais depuis l’an 593 sa silhouette trône dans la ville d’Osaka. À cette époque, Tokyo n’existait pas, Kamakura n’existait pas, Kyoto n’existait pas, Nara n’existait pas. Sur le plateau d’Uemachi, le prince Shotoku ordonna la construction du premier temple bouddhiste officiel du Japon. Et il le fît à Naniwa, l’ancien nom d’Osaka.

Pour se faire, Shôtoku Taishi fît appel à des bâtisseurs de la péninsule coréenne, celle-là même qui introduit le bouddhisme au Japon. La fusion de ces travailleurs Coréens et Japonais donna naissance à la Kongô Gumi, la plus vieille entreprise connue à ce jour (578 – 2006).

Malgré son importance, malgré son statut de précurseur, malgré ses détails architecturaux qui témoignent de l’époque ancienne, le Shi Tennô-ji est souvent délaissé des touristes. C’est un lieu aéré, calme et apaisant. Son enceinte est imposante et en faire le tour prend pas mal de temps.

Il y a de nombreux bâtiments ça et là d’époques différentes, diverses portes, un impressionnant torii shinto, ainsi qu’un jardin japonais.

Mais ce que j’apprécie le plus en ces lieux c’est le nombre de petits détails éparpillés et cachés ici. De prime abord, comme pour de nombreuses oeuvres de cette époque, on a l’impression que le lieu est vide ; mais en réalité sa richesse, il faut la mériter. C’est un de ces temples qu’il faut dompter. Il prend du relief à mesure que l’on en apprend à son sujet.

Des particularités qui font souvent écho à son passé, comme cette roue de la loi entre Dharma et une barre de bateau. Elle symbolise le flux, le cycle mais rappelle aussi que la mer, si loin aujourd’hui, s’invitait jusqu’à ses pieds à l’époque.

La vie autour du temple ressemble à celle d’un petit village. On y trouve des boutiques sympa et des spécialités locales. La frénésie de la métropole ici, comme dans la plupart des quartiers d’Osaka, elle n’existe pas.

On sent bien qu’il règne comme une impression de gâchis ici. Comme si le pays avait un trésor vers lequel il ne se tourne presque jamais. Comme si personne ne prenait le temps de polir un joli diamant brut.