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Osaka, Nara, Kyoto : le triangle d’or du Japon

Osaka, Nara, Kyoto. 3 villes historiques, 3 citées impériales, 3 lieux emblématiques qui ont fait l’histoire du Japon et qui continuent de le secouer depuis un triangle géographique seulement séparés de quelques kilomètres.

L’histoire est palpable ici. Si elle n’est pas systématiquement gravée dans la pierre ou le bois, elle l’est dans le regard et le coeur des gens. Des artisanats millénaires aux rituels ancestraux qui, propagés dans tout le pays, trouvent souvent leurs origines ici, au coeur du Kansai.

Pourquoi parler de triangle d’or ? Seulement pour souligner la proximité d’un berceau culturel et non pour indiquer qu’en dehors du triangle il n’y a rien. Ce dernier point est important pour moi qui ai toujours prôné le voyage au Japon dans toutes les régions et les moindres recoins. Ce pays est fascinant partout et j’invite vraiment chacun à aller là où peu vont.

Mais selon moi, le Kansai manque parfois de mise en avant. Parfois injustement à l’ombre du Kanto, parfois c’est tout le Kansai lui-même qui est effacé sous l’aura de la seule Kyoto.
Donc, je parle de triangle d’or du Japon. Des prémisses culturels de Naniwa, à l’essor du bouddhisme de Nara en passant par l’extrême raffinement mûri à Kyoto pendant des siècles pour finir sur l’effervescence d’une métropole moderne et décomplexée à Osaka.

Miniatures d’Osaka

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J’ai fait des petits test rapides de l’effet Tilt-Shift qui donne une impression de miniature aux photos. Le sujet est important pour obtenir un bon résultat.
Voici quelques photos de l’impressionnant urbanisme du quartier de Umeda depuis quelques spots photos dont j’ai le secret.
Je maîtrise pas le truc donc le résultat n’est pas extraordinaire mais c’était marrant d’essayer ^^

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L’impressionnant château d’Osaka

Le Japon n’est pas un pays où le grandiose se trouve à chaque coin de rue. Ce n’est pas non plus un pays où l’aspect monumental semble dévelopé. On dit d’ailleurs, qu’il n’y a pas vraiment de monument au Japon. Pourtant, les châteaux du Japon font figure d’exception aux côtés des pagodes des temples bouddhistes ; ils poussent vers le ciel et en impose au loin. Le château d’Osaka est de fait le symbole le plus monumental de la capitale du Kansai.

Osaka semble donc être « jokamachi », un ville-château. Si elle l’est depuis le 16e siècle, en réalité Osaka est avant tout une ville historique bien antérieure à l’époque féodale.

Construit sous l’ordre d’un des plus coriaces daimyo de l’histoire, Toyotomi Hideyoshi, il est rapidement devenu l’une des constructions les plus ambitieuses de cette époque. Une des particularités du donjon sont les tigres dorés qui le gardent.

Forteresses masculines, puissantes et hautaines, les chateaux du Japon n’en restent pas moins esthétiques. Ici, les courbes féminines et légères viennent contraster avec des douves impressionnantes de hauteur qui tourbillonnent au milieu d’un parc coincé dans une métropole tentaculaire chargée d’histoire.

Il n’est pas rare de croiser de jeunes mariés venus immortaliser leur bonheur devant la silhouette de la bête. Certaines écoles viennent aussi y faire leur photos de classe. Les touristes abondent, les évènements culturels y sont réguliers, le château est un emblème apprécié.

Détruit pendant la guerre, certaines pierres des douves portent encore les stigmates des bombardements américains. Pourtant, le parcours de murs de pierres reste en grande partie d’origine au contraire du donjon, reconstruit en 1931 et rénové une seconde fois en 1997. Ce dernier est donc à l’intérieur un intéressant musée retraçant l’histoire du château et de son siège, dernière bataille menée par Tokugawa pour unifier le Japon.

Au dernier étage, une belle vue sur la ville s’offre aux visiteurs.

La pierre dans la porte de Sakuramon a un poids estimé à 108 tonnes. On me voit à peine à côté ^^ Je me demande surtout comment les Japonais de l’époque ont fait pour déplacer de tels monstres.

Voir un grand château trôner si fièrement au milieu d’une ville telle qu’Osaka a de quoi impressionner.
Venir au Japon sans aller dans le Kansai, c’est vraiment dommage. Venir dans le Kansai, sans prendre le temps de visiter Osaka l’est tout autant. Toutes les personnes que j’ai accompagné ici, ont été charmées par le lieu. Alors pourquoi pas vous ? Regardez, il vous tend les bras.

Paradis de paille

Un espace géométrique fermé mais mouvant. Une lumière diffuse indirecte qui se propage délicatement dans toute la pièce. Des matières organiques et chaudes qui se suffisent à elles-mêmes. Un sol en paille de riz qui s’enfonce sous le poids de mon corps. Les pieds nus, on ressent le relief du tissage de la paille. C’est lisse lorsqu’on caresse les nattes dans le sens du tissage. C’est rugueux dans le sens contraire.

La plante des pieds ainsi posée sur la tatami, on se sent relié au sol, vivant, comme libéré de l’emprisonnement de nos chaussures quotidienne. Le pieds respire et ses terminaisons nerveuses semblent s’agiter à nouveau. On avait presque oublié qu’il existe tout un univers sous nos pieds.

Je marche jusqu’au Tokonoma, cet espace, le seul, dédié aux éléments décoratifs. Je me retourne pour apprécier le vide du lieu. Le bois qui inonde la pièce s’amuse à gémir parfois, comme s’il expirait une bouffée d’air pour mieux résister au poids des visiteurs.

Ici, les soucis, les problèmes ne rentrent pas. Je les laissent de l’autre côté des « Shoji », les portes coulissantes.

Je m’allonge et m’étend au coeur de la chambre dans la maison de ma famille d’adoption. Une faible odeur de paille vient s’inviter dans mes narines. Je ferme mes yeux et sens ma colonne vertébrale. Je sens mon corps et la dureté du plancher. Non, en fait, plus que les tatami, c’est la rigidité de mon corps que je ressens.

Une pièce japonaise « washitsu », on n’y rentre pas, on s’y baigne . . .