All Posts By Angelo Di Genova

À travers les forêts

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On parle souvent du Japon comme d’un pays hyper industrialisé dont l’urbanisme semble envahir toutes ses terres. Mais en réalité, avec plus de 60% du territoire recouvert de forêts, on remarque qu’il serait maladroit de voir dans ce pays uniquement ses impressionnantes villes et ses infrastructures.

Avec environ 75% de terrains montagneux, on peut dire que le Japon est bien cabossé. Les forêts regorgent de secrets et de petits chemins dont il est quelquefois difficile de savoir où ils mènent. Heureusement, les traces de l’homme ne sont jamais bien loin.

À travers les « Sugi » (cryptomères) on peut lire parfois des mises en garde contre les ours. Pour éloigner ces derniers, on invite le voyageur pédestre à sonner une cloche installée sur le bord du sentier. L’ours est dangereux lorsqu’il est surpris. Le son cristallin d’une cloche lui indique au loin la présence des hommes, seuls êtres capables d’émettre ce genre de bruit.
Ours, forêt, Japon et je marche en me remémorant une chanson pour enfant nommée « Mori no kumasan », Monsieur l’ours de la forêt.
La mélodie m’accompagne à mesure que je m’enfonce dans les bois. Le froid se fait plus fort tandis que la solitude, agréable au début, se colore parfois d’inquiétudes à présent. Je commence à douter du chemin. Aurais-je manqué un sentier ?

Heureusement, j’aperçois des maisons qui me font signe à travers les arbres. Elles m’indiquent que je suis arrivé à destination en dehors des bois. Mais à ma grande surprise, je remarque que le monde des hommes ne se distingue pas autant que je le pensais. Les maisons de campagne au Japon, elles sont comme les forêts, faites de bois. Ce n’est pas pour me déplaire, moi qui ai toujours rêvé de dormir dans une cabane perchée sur un arbre.

Discussion avec l’immense lac Biwa

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Le lac Biwa est le plus grand du Japon. Le lac Biwa est le plus connu du Japon. Le lac Biwa a joué un rôle important dans l’histoire du Japon. Aujourd’hui, il ne fait pas vraiment partie des endroits qui attirent les touristes étrangers dans l’archipel.

Est-ce justifié ? Le Biwako a beau se trouver près de Kyoto, il est très aisé de le sentir parfois isolé. Comme oublié.
Face à ce géant, j’ai l’impression de pouvoir trouver le repos à tout instant. Il boit mes paroles autant que je l’écoute. Il me dit qu’il se sent parfois mal aimé. Trop grand pour être mignon. Trop petit pour être la mer.

Je le rassure en lui rappelant les quelques jolies petites villes qui l’entourent ainsi que l’île sacrée qui en son centre, comme un grain de beauté, lui rajoute du charme.

Prenant mon souffle, je lui cris :
« Aurais-tu oublié qu’un des châteaux les plus intéressants du Japon se trouve face à toi ? Ou bien, que durant l’été, un immense feu-d’artifice te colore pendant environ une heure ? »

Le silence . . .

En guise de réponse, une brise fraîche me caresse le visage.
Je crois qu’il m’a entendu.

Le Byôdô-in

Si vous avez déjà voyagé au Japon, vous connaissez peut-être cette silhouette sans forcément vous rappeler avoir visité ce lieu. Cet endroit, c’est le Byôdô-in, un temple bouddhiste situé dans la ville d’Uji au sud de Kyoto. Fondé en 1053, le bâtiment est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.

Tout ça est bien joli mais ça ne vous aide pas à savoir pourquoi vous avez déjà vu cette forme. La réponse est simple : si vous avez un jour tenu une pièce de 10 yens dans votre vie et que vous avez prît le temps de la regarder, vous avez alors déjà vu le Byôdô-in.

Véritable trésor du patrimoine japonais, le Byôdô-in est un temple magnifique. Son reflet dans l’étang à ses pieds, son architecture légère, aérée et élancée, ses phoenix trônant sur son toit le rendent si différent des autres temples, qu’il en devient marquant. J’aime effleurer son bois centenaire non restauré, creusé par le temps. Ce dernier semble raconter des histoires lointaines qu’il souffle depuis ses aspérités érodées, ondulées et lissées au fil des âges et des bourrasques du vent.

À ses côtés, un très beau musée vous présentera sa beauté passée, lorsqu’il était paré de mille couleurs. Encore un joyau dans le centre du Japon. Décidément, cette région regorge de merveilles qui attestent que le Kansai/Kinki est véritablement le berceau culturel de l’archipel.

Le Japon dans l’assiette française

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Je n’en parle pas souvent, mais la cuisine japonaise est un élément très important de ma vie. Je l’apprécie tellement que je pourrais en faire un blog à part entière. Quand je reviens trop longtemps en France, c’est un des éléments qui me manque le plus.

Cela fait quelque temps maintenant que la gastronomie japonaise connaît un vrai boum dans l’hexagone, symbole de l’influence toujours grandissante du Japon à l’international, mais aussi, ne nous le cachons pas, d’une sorte de mode. Et l’on voit fleurir plein de restaurants japonais dans nos contrées. La plupart ouvert par des patrons qui s’en foutent du Japon et qui désirent eux aussi ramasser un peu de pactoles sur le dos de cette mode.

Résultat : difficile de parler de cuisine japonaise quand l’essence même de cette gastronomie n’est pas respectée. Il n’y a souvent aucun Japonais en cuisine dans ces restaurants. Les employés seront recrutés uniquement s’ils ont les yeux bridés. Thaïlandais, Chinois, Philippins, peu importe, l’Occidental en recherche d’exotisme n’y verra que du feu.

Si ce cas est généralisé, il n’est, heureusement, pas systématique. Toujours est-il que ce manque d’authenticité globale à engendré, sous l’appellation « Restaurant Japonais », des habitudes alimentaires non japonaises et erronées, que le Français a vite adoptées malgré lui. Ce n’est pas de sa faute, mais malheureusement, on lui a souvent vendu du vent.

En Europe, la proportion des sushis sous la désignation « cuisine japonaise » est tout bonnement phénoménale ! C’est presque réducteur de limiter une gastronomie aussi riche aux seuls et uniques sushis. Combien de personnes m’ont répété avant mes premiers voyages au Japon : « prépare-toi à manger du poisson cru » ! Et quand je suis revenu, je leur ai répondu : « les sushis, c’est presque ce que tu manges le moins quand tu es au Japon ».

Il existe bon nombre de détails qui feraient hérisser les cheveux d’un Japonais tout comme l’Italien voit rouge lorsqu’on coupe les spaghetti avec un couteau ou comme le Français pourrait perdre sa salive pour expliquer que le foie gras ce n’est pas du pâté.

Quelques exemples :

– La bonne vieille sauce soja sucrée utilisée pour tremper les sushis. Mais pourquoi est elle sucrée cette sauce soja alors qu’elle ne doit pas l’être ? J’y vois juste un subterfuge pour masquer le manque de fraîcheur de certains poissons. La sauce soja sucrée a des effluves de caramel. Elle est notamment utilisée pour napper les mochi qui se consomment comme des desserts. Il est d’ailleurs drôle de voir que Kikkoman Europe a flairé le bon coup en commercialisant une sauce soja déjà sucrée pour le marché occidental. Le flacon de cette dernière est affublé d’une photo montrant la sauce versée sur le riz immaculé. Cette pratique ne se fait pas au Japon. Il existe d’autre manière d’éventuellement aromatiser le riz. Jamais je n’ai vu quelqu’un verser de la sauce soja sur son riz, qui plus est sucrée.

www.kikkoman.fr

– Yakitori = brochettes japonaises. C’est une erreur de traduction. Voir des brochettes de boeuf ou de poisson sous le titre Yakitori est drôle quand on sait que ce mot désigne uniquement les brochettes de poulet. Brochette se dit Kushi.

– En France, un sashimi, c’est une tranche de poisson cru. C’est juste. Un maki, c’est le rouleau entouré de nori. C’est juste aussi. Un sushi, c’est une boulette de riz sous une tranche de poisson cru. C’est faux. Ça, c’est normalement un nigiri. En effet, sushi désigne au Japon la grande famille de ces préparations et non un plat en particulier.

– Le maki californien est quasi inexistant au Japon.

– Les erreurs en langue japonaise de certains restaurants tenus par des chinois sont parfois drôles. Comme le Gyudonqui devient Guydon. Le bol de Guy si je traduis.

– Le restaurant Moozé à Strasbourg a repris le principe du Kaitenzushi en le rendant pseudo-branché et cher. LeKaitenzushi, c’est le tapis roulant qui fait circuler des assiettes de sushis devant les clients qui n’ont qu’à tendre la main pour prendre celle qui leur fait envie. Pour faire court, le Kaitenzushi, c’est un peu le fast-food du sushi. C’est bon mais ça ne fait pas le poids avec une vraie petite sushiya, son comptoir et ses plats affichés en japonais sur les murs.

Moozé délire aussi sur la déco avec un posters de Bruce Lee, qui était, tout le monde le sait, pas Japonais. Mais bon, peu importe, il venait du même coin.

– Le sushi de saumon n’est pas si apprécié au Japon. D’autres poissons lui volent facilement la vedette.

J’arrête là les exemples. C’est un sujet compliqué car il implique une bataille entre authenticité et plaisir procuré par des habitudes alimentaires ancrées.  Doit-on arrêter de sucrer sa sauce soja si c’est ainsi qu’on a pris l’habitude de la consommer ? C’est un choix qui vous incombe. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. L’important c’est le plaisir, mais il me semble primordial aussi de savoir quand on s’écarte de l’authenticité. Certains établissements assument les nouvelles créations dans des restaurants dits « fusion ». Si l’on marque « cuisine japonaise », on doit la respecter.

Au vu de ces habitudes culinaires, certains touristes peuvent même être déçus par leur voyage au Japon. Déçu par le goût ou par les modes de consommation. Au Japon, un restaurant est toujours spécialisé. Il y a l’établissement où l’on mange des Ramen, celui où l’on mange des yakitori, celui où l’on mange de sushi, celui où l’on mange du curry, celui où l’on mange des nabé, celui où l’on mange des grillades, etc. Impossible donc de manger des sushi et des yakitori ensemble. Et c’est mieux ainsi, car la spécialisation est un gage de qualité. Il est impossible de tout faire correctement, alors, on se spécialise et on essaie d’atteindre l’excellence dans un domaine restreint. Une mentalité aux antipodes de celle de France.

La cuisine japonaise est un peu déroutante au début. Certains goûts sont tout de suite très bons, d’autres requièrent plus d’effort. Je compare ça à ma première tasse de café : elle n’était pas bonne. Puis, petit à petit, mon palais s’est formé et le café, je ne peux plus m’en passer.

Il est donc possible pour un Occidental d’apprendre à apprécier certaines choses ; de trouver que cuire certains poissons est presque du gâchis et à se mettre à manger des feuilles de nori comme des chips. Les bébés Japonais y arrivent, pourquoi pas moi ?

Pour finir, je tiens à féliciter et à encourager les établissements en France qui, parmi l’éventail d’arnaques, travaillent correctement, soigneusement et respectueusement sous la dénomination « Restaurant Japonais ». Merci à eux.

Diaporama sur l’île subtropicale d’Okinawa

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Dans la continuité de mon article sur Okinawa (que vous pourrez relire ici), voici un diaporama de photo de la fameuse île. La musique choisie pour accompagner la vidéo est une des plus connues de BEGIN, un groupe local très populaire dans tout le pays. Le nom de la chanson : 島人ぬ宝 ou le trésor de l’homme des îles.

Chiyoda, l’auberge de Shimpei à Tokyo

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Cela fait très longtemps maintenant que Shimpei côtoie les touristes étrangers à Tokyo. Depuis toujours, il s’intéresse aux cultures et aux langues étrangères. L’hôtel où il a travaillé pendant de longues années lui permettait de rencontrer beaucoup de touristes de passage venant des quatre coins du monde. Pour ma part, je suis toujours impressionné de le voir réussir à tenir les présentations dans un nombre incroyable de langues en plus de son japonais natal : anglais, italien, allemand, mandarin, espagnol, coréen et aussi le français, vers lequel il s’est plus particulièrement spécialisé. Shimpei aime apprendre aux côtés des gens, en échangeant, en partageant, autour d’un verre, dans une ambiance amicale et enrichissante. Une ambiance qui met en relief les êtres que nous sommes tous.

Il y a plusieurs années, il a commencé un projet pour voler de ses propres ailes : celui de créer son propre hôtel, dans l’arrondissement typique de Arakawa. Une auberge à la japonaise, dans un style rétro et raffiné. Des tatamis, des futons, un bain à la japonaise, des touches par-ci par-là de design traditionnel, le tout bonifié par son habitude des touristes venus de loin.
Cette auberge, c’est le Ryokan Chiyoda. Pour lui, plus qu’un hébergement, c’est un espace d’échange, un espace de vie. Dans ce sens, il a créé au sein de l’établissement une galerie pour valoriser les artistes ou pour créer des évènements inter-culturels.

Pas de doute, son projet, il le bichonne avec finesse. Mais voilà, le 11 mars, un terrible tsunami a ravagé beaucoup de côtes vers le nord-est du pays, entraînant l’accident nucléaire de Fukushima. Chiyoda à ouvert ses portes 2 semaines après la catastrophe, le 25 mars 2011. Seulement Shimpei, lui, ne voit plus beaucoup d’Occidentaux dans les parages. Ouvrir un hôtel n’est pas non plus un projet sans risques. Si en plus, les touristes ne viennent pas, il faut du courage pour tenir bon. Heureusement, la clientèle japonaise est toujours là, mais Shimpei doit travailler de son côté afin ne pas oublier toutes les langues qu’il a apprises pour que nous soyons à l’aise, nous les étrangers . . .

Voici le site de l’auberge Chiyoda : http://www.chiyoda-tokyo.com

Shimpei est un bon ami depuis longtemps. On a beaucoup parlé de la catastrophe et de son impact à petite comme à grande échelle. On a aussi beaucoup regardé autour de nous sans parler, abasourdit par cette situation incompréhensible parfois quand on est sur place et qu’on observe, de ses propres yeux, la vie normale suivre son cours. On a décidé de s’entre-aider, de se serrer les coudes comme on peut.

Voici, une interview de Shimpei que j’ai réalisée (en japonais sous-titré anglais) :

Merci à Tatsuya pour son aide à la réalisation des vidéos.

Balade autour du Cosmosquare d’Osaka

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Tokyo et Osaka sont des villes côtières. On a tendance à l’oublier. Alors, afin de se rafraîchir la mémoire, il est bon d’aller faire un tour du côté d’Odaiba à Tokyo ou vers le Cosmosquare à Osaka. l’année dernière, j’avais déjà parlé de l’Aquarium d’Osaka ici. Le Cosmosquare est à une station plus loin.

En ce début d’été, il fait bon se promener vers le large et sentir son regard buter contre l’horizon et non contre le béton. Le vent côtier apporte fraîcheur et saveurs marines. Bien que le lieu ne soit pas formidablement joli, car en face, le port commercial et ses conteneurs occupent une bonne part de l’espace, globalement ça reste très agréable lorsque le temps est au rendez-vous.

Le Maritime Museum (designé par Paul andreu) et son surprenant dôme de verre arrondi les angles de ce polder rectangulaire gagné sur la mer qu’est le Cosmosquare. Globalement, le littoral au Japon est rarement exploité pour des moments de loisirs. Les risques naturels venant de l’océan ont depuis longtemps poussé les villes à implanter leur coeur vers les terres et non vers la mer. Ça fait donc plaisir de pouvoir se promener ici en ce moment.

En continuant ma promenade, j’atteins le ATC, un centre commercial a l’architecture étrange. À travers celui-ci, je sens l’envie de reproduire la recette d’Odaiba à Osaka. C’est assez maladroit, car cette zone reste assez peu fréquentée par les habitants et encore moins par les touristes. J’ai presque l’impression d’être seul dans ce centre commercial. Même le piano, trônant au milieu, n’est manipulé par personne. Alors qu’une douce mélodie jazzy sort de ses entrailles, les touches s’enfoncent comme si un pianiste fantôme manipulait l’instrument. C’est assez impressionnant comme sensation !

Ce n’est pas désagréable de se sentir presque seul dans une grande ville comme Osaka. J’explore, grimpe, balaie du regard tous les environs et sors sur la terrasse bordée de palmiers. Il semble que les couples aient pris l’habitude de cadenasser leur amour vers le large cédant leur destin à la mer et son vent iodé, cimentant leur pacte dans le temps par de la rouille. Je me demande si des couples brisés sont venus rouvrir leur cadenas ?

Avec 256 mètres, le WTC Cosmo Tower était le plus haut gratte-ciel de la ville d’Osaka, détroné aujourd’hui par la tour Harukas à Tennoji.

À l’intérieur, une oeuvre temporaire excentrique orne le hall d’entrée : un lutteur de catch qui fait un German Suplex à une voiture !

Délire et surprises font souvent bon ménage au Japon. Et dans un autre style, au 47e étage de la tour, la gente masculine pourra uriner avec vue sur la baie ! Rien que ça !

C’est donc sur le petit coin que se termine cette balade. Il est temps pour moi de revenir vers la ville, la vraie, celle qui vit, grouille et s’étend en profondeur vers les montagnes bordées de temples et sanctuaires.

L’île d’Okinawa

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MENSÔRE ! !

Voici comment on souhaite la bienvenue dans la langue locale d’Okinawa, l’Uchinaguchi, (qui est étonnamment proche du Coréen sur certains points).

Okinawa, et sa beauté tropicale, était la dernière grosse région qu’il me restait à découvrir au Japon. C’est avec une excitation non dissimulée que j’ai embarqué dans l’avion pour y aller. Accueilli à l’aéroport de Naha, la capitale de la région, par des étals d’orchidées et une humidité très élevée, j’ai tout de suite senti que j’étais sur des terres bien différentes du reste du pays. Et pour cause, ici, c’est l’ancien Royaume de Ryukyu, un pays à part conquis par le clan de Satsuma (actuelle Kagoshima) en 1609. Aujourd’hui, Okinawa a beau faire partie du Japon, ça reste une région particulière, unique même.

Mer turquoise, plage de sable blanc, corail et autres poissons multicolores forment cet archipel paradisiaque où les coquillages sont quelques fois si grands qu’ils peuvent servir de lavabo. La mer de l’île et ses récifs offrent de bons spots pour effectuer de la plongée sous-marine.

Okinawa se trouve sur le 26e parallèle de l’hémisphère nord. Ce qui correspond à peu près en latitude au Qatar. C’est la première fois de ma vie que je me suis senti ébloui par la lumière du soleil alors que celui-ci se trouvait derrière un rideau de nuages.

Palmiers, fleurs et autres végétations subtropicales sont omniprésents. Okinawa produit du sucre de canne, des petites bananes, des mangues, de succulent citrons verts nommés Shikwâsâ, ainsi que d’autres fruits exotiques. L’autoroute est par moment la plus jolie qu’il m’a été donné de voir dans ma vie, bordée d’hibiscus et de pins maritimes touffus et petits comme des hérissons. On comprend facilement qu’on se trouve ici dans le Nangoku, le pays du sud. C’est une réserve naturelle exceptionnelle pour la faune comme pour la flore.

Les visages des habitants sont souvent différents des Japonais. Les traits sont plus marqués, la peau plus mate. Les locaux sont réputés pour leur côté fêtard et leur amour de l’Awamori, l’alcool fort du coin. Ce dernier est quelquefois présenté dans un bocal avec un habu un serpent du coin, dont la morsure peut-être mortelle.

À Okinawa, la musique folklorique locale prend un aspect monumental. Elle est omniprésente. C’est une des attraits que les touristes recherchent en venant à ici et les habitants, leur rendent bien. Mais, c’est avant tout parce qu’eux-mêmes, étant très fiers de leur propre musique, ont grand plaisir à la partager. Comme le ukulele hawaïen, le Sanshin d’Okinawa est devenu un trésor touristique local.

Sur les cimes des montagnes et des collines aucun temple et sanctuaire. Les tombes d’Okinawa sont très différentes de celles du reste du Japon. Ce sont de petites maisonnettes de béton.

Le bouddhisme semble avoir eu moins d’influence ici que dans le reste du pays. Le shintô aussi est assez peu présent. L’identité d’Okinawa étant très marquée, les symboles religieux que l’on voit le plus ce sont les Shisa, les gardiens protecteurs des Dieux que l’on voit partout et qui prennent toutes les formes possibles, et même les plus comiques. J’en parlerai plus profondément lors d’un prochain article.

Okinawa connue pour être la terre du karaté. Il existe une danse masculine nommée Eisa, qui comporte des ajouts de diverses disciplines, à la fois musicales, théâtrales et martiales. C’est impressionnant à voir !

La cuisine n’est pas en reste avec différentes spécialités, mais surtout la production du fameux Goya, particulièrement bon pour la santé. Les habitants d’Okinawa sont réputés pour avoir la plus grande espérance de vie du monde.

À Okinawa où le niveau de pluviométrie enregistré par an est assez important, la vie n’est pas amusante tous les jours. L’île est régulièrement touchées par les vents forts produits par les nombreux typhons (cyclones) passant par là, apportant de très fortes pluies, couchant des arbres et agitant dangereusement la mer. Mais, il y a un effet bénéfique à tout ça car ces tempêtes seraient essentielles à la bonne santé des coraux.

Culture locale bien marquée, histoire intéressante sous influence chinoise et japonaise, architecture typique, gastronomie, musique folklorique etc. Voici la recette du succès. Okinawa est très attachante ! Il se dégage une belle force ici. Et si l’on connait déjà le Japon, l’expérience est troublante. Impossible de savoir distinctement si l’on découvre un nouveau pays ou simplement une nouvelle région du Japon. Tout semble différent et familier en même temps.

Okinawa une île qui a un son, celui du Sanshin, qui rythme sa vie quotidienne. Difficile de ne pas avoir envie de retourner dans son écho si captivant.

Mais, les Japonais n’arrêtent pas de me dire que plus au sud encore, en continuant vers Taiwan, les îlesYaeyama sont encore bien plus jolies. Un jour . . . oui, un jour assurément !

Odaiba

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Odaiba est en fait une île de la baie de Tokyo accessible via l’impressionnant pont Rainbow Bridge. Symbolisant la modernisation, Odaiba a toujours été à l’avant-garde. C’est une des premières îles artificielles (polder) gagnées sur la mer construite au monde. Tenez-vous bien, elle date de 1853 ! Sa fonction première était militaire. Elle devait servir de rempart pour empêcher les Occidentaux et leurs cuirassés de venir envahir le pays. De nombreux canons y furent installés et il en reste encore aujourd’hui.

Centres commerciaux, cinéma, grattes-ciels résidentiels, musées, centres d’expositions, hôtels et bureaux composent l’île en plein développement encore aujourd’hui. L’Oedo Onsen Monogatari représente assez bien l’esprit « entertainment » du lieu. Le bâtiment de la chaîne Fuji Tv, dessiné par Kenzo Tange symbolise l’audace architecturale.

La petite statue de la Liberté offre un réconfort à ceux qui n’auraient pas pu voir la vraie. Ok, c’est sympa mais quel est le rapport avec le Japon ? Odaiba voudrait-elle se donner des airs de Manhattan ?

C’est un peu ça Odaiba. Une terre nouvelle où l’on trouve tout et n’importe quoi.
Le dernier étage d’un centre commercial a prit les couleurs de Hong-Kong tandis que le 3e étage reproduit l’ambiance du Japon des années 50.

Un autre centre commercial s’est quant à lui inspiré de l’Italie.

Toyota expose tout son savoir-faire non loin de là.

Et Sega tente d’innover en matière de loisirs interactifs avec son centre Joypolis.

Pour ma part, j’aime mieux m’approcher du rivage et observer la ville, calmement bercé par le bruit des vagues. Le vent frais se fait sentir tandis que le soleil commence à se coucher derrière la Tour de Tokyo. Les nuages semblent s’être arrangés pour se positionner de telle façon que tout devient beau.

La nuit de va pas tarder et peu à peu, les lumières multicolores remplaceront le soleil. Mes doigts commencent à refroidir. Je les mets dans mes poches et me décide de rentrer. Direction la station de Daiba et son monorail automatisé Yurikamome sans chauffeur, slalomant entre les buildings et à travers le Rainbow Bridge et sa forme arquée. Qui a dit Pont de Brooklyn ?

Le volcan de l’île de Sakurajima

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Comme tous volcans, celui de l’île de Sakurajima a fière allure. On lui voue une admiration respectueuse mêlée d’une crainte envers la force naturelle de son cône fumant. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, ce que craint l’homme il a tendance à le respecter.

Malgré le danger, des personnes vivent aux pieds du volcan. Malgré le danger, Kagoshima, une ville de plus de 600 000 habitants, se trouve non loin de là. Cette dernière est jumelée avec Naples et son Vésuve, toutes les deux se tenant par la « manche volcanique ». Demain peut-être, les deux cités seront rayées de la carte. Les habitants sont fatalistes et prennent ça avec le sourire. Souvent, pour rien au monde ils n’iraient vivre ailleurs malgré le risque et les inconvénients quotidiens.

Le cône est fumant quasiment tous les jours et les petites éruptions de fumées sont régulières. En outre, même lorsque le volcan est calme, l’air est chargé de poussière, et presque chaque jour il faut enlever les cendres grisonnantes accumulées sur les voitures et nettoyer les vitres des maisons.

Certains cimetières ont des petits toits au dessus des stèles funéraires afin de les protéger de la poussière de cendre qui se dépose sans discontinuer.
Les enfants de l’île vont à l’école avec un casque de chantier sur la tête en prévention des expulsions éventuelles de cailloux.

source : http://photo2.si.edu

Lors d’une éruption en 1914, l’île a cessé d’en être une après qu’une coulée de lave se soit étendue dans le détroit et se rattache au littoral obligeant le pays à redessiner ses cartes. Aujourd’hui, Kagoshima est devenue plus accessible que jamais grâce aux nouvelles lignes de Shinkansen. L’occasion de découvrir cette pointe sud de l’île de Kyushu, charmant territoire de l’ancien clan des Satsuma, par là même où les premiers Occidentaux arrivèrent Japon ; apportant la croix et les fusils.