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Les chats de la route du Tokaido

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Le ciel est indécis ce matin. Mais aujourd’hui, peut-être verrons-nous le mont Fuji à l’horizon ? Madame Ota sort de sa vieille maison faite de portes coulissantes, de bois et de bambous pour faire sa marche quotidienne. Cela fait 10 ans qu’elle passe tous les jours ici. Et 10 ans maintenant qu’elle connaît une famille de chats sauvages. 10 ans aussi qu’elle leur donne à manger chaque matin.

Ces chats ne savent pas qu’ils foulent jour et nuit l’ancienne route du Tokaido reliant Tokyo à Kyoto. La ville est à quelques mètres plus bas, mais ici, sur les vieux pavés abîmés de l’ancien chemin longeant la colline, peu de gens pensent à venir. La route du Tokaido, si animée et importante il y a des centaines d’années, est devenue le refuge d’une famille de chats sauvages. L’âme des anciens voyageurs se serait-elle réincarnée dans le corps de ces animaux pour qu’ils élisent ici leur domicile ?

Durant l’époque d’Edo, le pouvoir du pays se partageait entre deux villes : Edo et Kyoto. À Edo (ancien nom de Tokyo) se trouvait le Shogun qui contrôlait le pays. À Kyoto, se trouvait le pouvoir impérial avec l’Empereur, symbolique plus qu’actif déjà à cette époque. Beaucoup de Japonais, commerçants, messagers, seigneurs, étaient obligés de faire d’incessants aller-retour entre les deux villes. C’est ainsi qu’ont été créés les premiers guides de voyages modernes où étaient indiqués sur une carte les refuges et lieux où manger. Il y avait même des conseils pour se masser les jambes sur les points d’acuponcture ainsi que la technique la plus efficace pour extraire le venin d’un serpent.

Au niveau de la ville d’Hakone se trouvait une sorte de point de contrôle où seuls les gens autorisés avaient le droit de passer d’un côté à l’autre. Aujourd’hui, ce point de contrôle a été reconstruit et permet de se faire une idée de cette époque révolue de loi martiale.

La route du Tokaido est tout simplement mythique et a été le sujet de plusieurs oeuvres. La plus connue étant la série de 53 estampes d’Hiroshige.

source : wikipedia.com

Aujourd’hui quelque peu oubliée, abimée, effacée, la route du Tokaido existe toujours. Mais entre les grands axes routiers en goudron et les petits sentiers centenaires à peine visibles sur le côté, il faut toujours choisir de quel côté marcher . . .

Kurashiki

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Des canaux d’eau opaque, des petites barques portant des touristes, des maisons à l’architecture traditionnelle. Non, je ne vous parle pas de Venise mais de Kurashiki, une petite ville japonaise très charmante. Bien que le parallèle puisse être facilement établi, ici nous sommes bien loin de la célèbre ville italienne.

Épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, Kurashiki propose une forte concentration de vieilles maisons. Fait assez rare au Japon, le quartier de Bikan offre même une grande immersion grâce à une belle uniformité de style et d’époque des bâtiments.

La particularité des constructions traditionnelles de Kurashiki vient du fait qu’à la base ce sont des « kura« , des entrepôts. À l’époque, le canal permettait de faire transiter les marchandises aisément. Les ponts abordent une jolie forme courbée pour laisser passer des barques de touristes mais autrefois elles étaient remplies de fût de saké, de riz et autres productions locales.

Un canal bordé de cerisiers pleureurs qui viennent tutoyer la surface de l’eau, des anciens entrepôts aujourd’hui habitations, magasins, musées ou restaurants, Kurashiki propose un beau reflet d’un Japon révolu, pour peu qu’on veuille bien se pencher sur la surface de l’eau.

Le quartier de Shinsekai

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Charme désuet. Voilà comment décrire Shinsekai, un quartier exceptionnel d’Osaka. Son histoire part d’une envie simple. Créer un Nouveau Monde d’où son nom : Shin pour nouveau, Sekai pour monde.

Crée en 1912 mais développé dans les années 60 à l’heure où le pays se relevait des désastres de la guerre, Shinsekai devait incarner le renouveau, la renaissance de la joie de vivre.
Aujourd’hui, le quartier a vieilli ; ce qui lui confère une âme surannée toute particulière. C’est kitch. Ultra kitch. C’est coloré, animé et à mille lieues de l’ambiance de nos villes européennes.

Représenté par une souriante icône nommée Billiken et par la Tsutenkaku, une tour en métal pas franchement très jolie mais qui fait partie du décor.

Le quartier côtoie une zone de la ville qui a toujours été une des plus pauvres de tout le pays. Considéré par les Japonais comme peu fréquentables, voir pas sûre, pour nous autres occidentaux, rien de bien méchant. Quelques clochards, des marchands ambulants et des commerçants de contrefaçons.

Shinsekai est aussi connu pour fournir énormément de restaurants spécialisés dans les kushi-katsu, des brochettes panées très savoureuses.

Le fameux fugu est aussi de la partie dans quelques restaurants ainsi qu’une sorte de tortue soi-disant très bonne pour la santé, nommé Suppon.
Un parc d’attractions abandonné côtoie le Spa World, le plus grand complexe de bains thermaux du monde.
Des joueurs de Go à la retraite côtoient de jeunes couples venus se promener dans le quartier.

Shinsekai n’a pas d’égal au Japon. Un lieu particulier, populaire et incroyablement immersif. 

Le sanctuaire Shimogamo

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On attribue souvent à Kyoto l’image d’une ville menée par le bouddhisme zen. Shimogamo est un sanctuaire Shinto situé dans Kyoto. Et comme beaucoup de lieux de cultes de cette religion dans l’ancienne capitale, il semble parfois en retrait par rapport aux temples bouddhistes.

L’enceinte principale est précédée par un bosquet rempli d’arbres. Oasis de nature au coeur de la ville. Il faut rappeler que le shintoïsme est surtout un hommage, une reconnaissance, une admiration des forces naturelles. On sacralise des arbres centenaires ou des rochers. La faune, la flore, les minéraux, tous les éléments sont des dieux à part entière par leur simple existence.

Chacun sait où se trouve sa place dans cet univers et prend conscience qu’il fait partie d’un tout. On n’a rien à prouver. Pas besoin de montrer qu’on existe. Les dieux le savent déjà. Pas besoin de conquérir sa place ; on l’a déjà.

Dans le mystérieux sanctuaire Shimogamo, les grands corbeaux japonais, d’habitude si bruyants, se font calmes et silencieux.

Shibuya et son carrefour piéton

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Plus de 2000 personnes qui traversent un passage piéton en même temps. Est-ce possible ? N’avez-vous jamais vu le carrefour piéton de Shibuya ? Avec son passage clouté en diagonale, il est le précurseur d’une nouvelle manière de traverser la route. Réputé pour être le plus grand carrefour piéton du monde, le Hachiko Crossing fait partie de ces images célèbres que l’on attribue au Japon.

Aux heures de pointe, le nombre de passants donne l’impression d’un champ de bataille. Pourtant, tout se passe de manière relativement fluide. La zone fait l’objet de nouvelles études en matière d’énergies propres. Le nombre incroyable de piétons passant au même endroit créé des vibrations dans le sol. L’idée serait d’installer des capteurs dans le bitume afin de transformer les légères secousses en énergie électrique.

Shibuya. Les néons. La jeunesse insouciante japonaise. Les derniers tubes passants en boucle sur les écrans géants. La publicité omniprésente dans un paradis de consommation. La mode colorée et déjantée. D’innombrables boutiques ou grands magasins qui s’étendent à travers les différents axes routiers ou piétons. Le bruit est permanent. L’activité, ininterrompue. Le dépaysement est total pour l’Européen qui ne cesse de lever les yeux tandis que le local a plutôt tendance à les baisser sur l’écran du portable.

Mais Shibuya n’est pas que ça. C’est aussi un quartier résidentiel. C’est aussi, des zones plus confinées, calmes qui contrastent avec les ruelles quelques mètres plus loin. C’est aussi de nombreux izakaya, des petits bistrots à la japonaise.

Shibuya, c’est un symbole, un poumon de la capitale. À voir. Surtout la nuit tombée où l’on y voit plus clair que le jour.

Petite précision :
Le carrefour se nomme Hachiko Crossing en mémoire du chien Hachiko, qui malgré la mort de son maitre, est allé l’attendre à la sortie de la gare de Shibuya chaque jour jusqu’à son dernier souffle. Une statue lui rend hommage. Voilà pour l’anedocte.

Le Pavillon d’or

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Lors d’une visite à Kyoto, le Pavillon d’Or ou Kinkakuji est considéré comme un lieu incontournable, rendu célèbre par un roman portant son nom écrit par Yukio Mishima. Ce dernier est un écrivain reconnu mondialement qui a effleuré l’obtention du prix Nobel de littérature. Mishima est spécialement connu pour la manière dont il a mis fin à ses jours. Il s’est suicidé en 1970 en se faisant « Seppuku » ; c’est-à-dire, en s’éventrant avec une lame comme pouvaient le faire certains samouraïs.

L’écrivain était un homme fier de sa patrie. Un nationaliste qui ne se supportait pas vraiment de voir les transformations de son pays. Son suicide est un acte de foi et de détresse. Son roman donne une explication fictive à l’incendie, bien réel celui-là, provoqué par un moine dérangé mentalement et qui a partiellement détruit le Pavillon en 1950.

Le Kinkakuji est donc un Pavillon à 3 étages entièrement recouvert de feuilles d’or pur à l’exception du rez-de-chaussée. Bien qu’il soit joli, auprès des Japonais, il ne fait pas l’unanimité. Le Japon brille par sa sobriété. Ce Pavillon doré, brillant, se reflète dans l’étang situé à ses pieds mais pas tout à fait dans la culture japonaise. Pourtant, fidèle ou pas à la sensibilité nipponne, on ne peut qu’être impressionné par son allure. D’autant qu’il est entouré d’un agréable jardin, moins joli par contre que celui de son homologue du Pavillon d’argent.

Je finirai par dire que si un personnage comme Mishima s’est intéressé à ce Pavillon, c’est qu’il y a une raison. L’écrivain est un homme mystérieux, haut en couleur et aussi brillant que peut l’être le Pavillon d’Or.

La Sanja Matsuri

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Le week-end dernier se déroulait à Tokyo le festival de la Sanja Matsuri. Une des fêtes traditionnelles les plus connues et les plus colorées de la capitale.  Se déroulant dans le quartier d’Asakusa, la Sanja Matsuri fête la mémoire des 3 fondateurs du temple Senso-ji.

Le festival se compose de différentes processions où il faut porter énergiquement des mikoshi, des reproductions d’autels de prières se trouvant dans les temples. Le tout est agrémenté de danses et de musiques.

Pendant deux jours, les rues autour du temple Senso-ji sont inondées de gens. Des commerçants ambulants profitent de l’occasion et s’installe le long des rues. Tout le monde se fait bruyant. Sifflements, tambours, cris, chants, odeurs de cuisine et habits traditionnels ou complètement déjantés.

Les sens sont exaltés. On se relâche dans un chaos populaire très japonais. Tout est presque permis, tant que l’on arrive à renforcer la puissance des kami, les dieux japonais.

Les enfants japonais

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Voici un petit article pour rendre hommage aux enfants japonais que je trouve très marrants et mignons. J’ai remarqué qu’au fil de mes voyages j’avais accumulé pas mal de photos de ces gamins que je prends toujours autant plaisir à saluer quand je les croise.

Ce qui me plaît avec les gosses, c’est que ce sont les mêmes partout dans le monde, peu importe les sociétés et les différences culturelles. En gros, peu de choses diffèrent entre eux bien que les petits Japonais me paraissent très calmes en public. Ce que j’adore avec eux c’est qu’ils restent naturels en toute circonstance. Ils ne s’intéressent pas de savoir d’où l’on vient et où l’on va. Un enfant, c’est le moment présent uniquement. Ça ne calcule pas, ça vit pleinement. Merci à eux . . .

Vers le sud

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Lorsqu’on regarde l’horizon, le ciel est souvent plus clair vers le sud. Le rideau horizontal de nuages se laisse percer par les rayons du soleil. Au loin, derrière les montagnes, s’étendent d’innombrables îles, peu explorées.

Des terres agricoles, mystérieuses et reculées qui attirent ma curiosité. Lieux oubliés, anciennes terres de refuges. Îles vallonnées, éparpillées, remplies de champs et de rizières.

Un arrêt de bus de temps à autre où les passages sont si rares qu’il est possible de retenir les horaires de la journée sans difficulté.

Vent iodé. Saveurs de sel. Mer colorée. Sable fin. Le mot isolation retrouve son origine étymologique : « isola » ou île. Terres oubliées peut-être, mais pas dans le coeur de certains . . .

Kaiyukan, l’aquarium d’Osaka

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Il y a beaucoup de raisons de venir voyager au Japon. Certains ne viennent dans un pays que dans un but précis. Par exemple, beaucoup de touristes asiatiques viennent à Tokyo pour le Disney World ou le Tokyo Disney Sea. Des parcs réputés pour leur qualité. Le Japon jouit de très bonnes infrastructures et parmi elles se trouve l’Aquarium d’Osaka, le Kaiyukan.

Photo by Kaiyukan.com

Ouvert en 1990, le Kaiyukan peut se targuer d’être le plus grand aquarium urbain couvert du monde. Avec un volume d’eau atteignant 11 000 tonnes en tout et abritant 2 requins-baleines de plus de 5 mètres de long, cet aquarium vaut le détour !

L’aquarium a été conçu sur la base de la théorie de « GAIA » de James Lovelock selon laquelle « la Terre, qui possède une activité volcanique, et toutes les créatures qui la peuplent s’influencent mutuellement et fonctionnent comme un vaste organisme appelé GAIA ».

Lien vidéo vers une pub pour le Kaiyukan

Il faut préciser qu’un autre aquarium japonais suscite l’admiration, celui de Churaumi à Okinawa. Ce dernier a même la réputation d’être le plus bel aquarium du monde.