Les maisons des étrangers de Nagasaki

Pendant la fermeture complète du Japon à l’époque d’Edo (sakoku), le seul contact toléré avec l’occident se trouvait sur Dejima, une île dans la baie de Nagasaki qui servait de comptoir commercial avec les Hollandais. Lorsqu’en 1859, Nagasaki devint un port libre, il semble naturel que beaucoup d’Occidentaux aient choisi cette ville en priorité pour s’y établir.

C’est ainsi que des Anglais, Américains où même Français s’installèrent ici. Pour la plupart, de riches marchands qui, s’ils voulaient bien poser bagage au Japon, ne désiraient pas pour autant renier aux bonnes habitudes de leur pays.

Nous avons donc, comme dans de nombreux endroits sur terre, droit à des maisons de style colonial à Nagasaki. Ces dernières, principalement de style américains, sont autant exotiques pour les Japonais que pour les Français. Moi, personnellement, j’ai parfois l’impression de me retrouver en Louisiane en me baladant dans le coin.

Quelque fois, de petits détails nippons apparaissent dans ces maisons, comme par exemple des tuiles japonaises.

Le Japon est un pays où traditionnellement on ne construisait pas vraiment d’habitations à flanc de montagne. Les montagnes c’était le royaume des Dieux où l’on se permettait uniquement de construire des temples ou des sanctuaires. Mais les Occidentaux ne voyaient pas les choses ainsi et ne se gênaient pas pour choisir les plus beaux endroits pour y établir leurs demeures avec vue sur la mer. C’est ainsi que, comme à Kobe, on aperçoit aujourd’hui que Nagasaki s’étend pas mal en hauteur.

À l’intérieur, ces maisons sont meublées et permettent de se faire une idée de la vie que menait ces étrangers qui ont tant influencé un pays en soif de modernité. Il y avait tant à faire à cette époque. Électricité, chemins de fer, industrie, médecine, politique et constitution.

Certains venaient aussi pour voir seulement de leur propres yeux ce fameux Japon dont on entendait parler comme d’une terre étrange et qui était fermé jusqu’alors.
C’est aussi à cette époque que Pierre Loti est arrivé à Nagasaki et écrivant en même temps le désormais célèbre Madame Chrysanthème. Nagasaki est aussi le lieu où se déroule Madame Butterfly, l’opéra de Puccini, qui est un clin d’oeil à l’oeuvre de Loti.

Il règne une drôle d’ambiance à Nagasaki. C’est la ville la plus ouverte sur l’occident de l’histoire du Japon. Quelle étrange coïncidence que ce soit ces mêmes Occidentaux qui lâchèrent une bombe atomique ici le 9 août 1945.

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2 Comments
  • Jordy Meow
    20 décembre 2012

    Très bien cet article, et j’aime beaucoup l’endroit. C’est rigolo, on aurait pu s’y croiser, je vais justement visiter Dejima à la fin du mois 🙂 Ensuite mon plan c’est d’aller visiter le parc hollandais et voir son feu d’artifice du nouvel an… j’espère que ça sera bien !

    • Angelo
      20 décembre 2012

      Merci 🙂 Oui, j’aime bien aussi ce coin. Surtout, j’adore le passé historique de cette région du Japon. C’est plein d’échange avec l’Occident.

      Reste dans les parages, le prochain article du site te fais un clin d’œil ^^