Quand l’occident regarde le Japon

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J’ai envie de pousser un petit coup de gueule. Ce n’est pas trop le style du blog mais j’ai envie de dire ce que je pense au sujet de l’image médiatique du Japon en France. Cela fait des années que certains points m’exaspèrent, et je ne suis pas le seul. Que ce soit par des reportages ou des prises de paroles, le Japon souffre souvent.

Un reportage est censé être une création médiatique rapportant une situation. Rapporter et pas forcément interpréter. Autre point qui me semble très important : beaucoup de reporters commencent leur travail de réflexion en partant d’une conclusion. Par exemple, ils regardent les résultats d’un sondage, puis en tirent une conclusion généraliste, et enfin vont sur place afin de chercher des exemples concrets témoignant de cette conclusion sans jamais se laisser surprendre par la réalité du terrain et développer par eux-mêmes leur propre enquête. Partir d’une conclusion et s’y tenir est le meilleur moyen de rater la qualité du contenu d’un reportage. Cela contribue à s’enfermer dans un système dit destructif et non constructif.

Beaucoup de productions audiovisuelles semblent avoir été pensées dans le seul but de déshumaniser la société nipponne.
Tokyo, avec le monopole de présence, y est montrée comme une sorte d’usine d’êtres humains mal dans leur peau. Dans un va et vient accéléré de Japonais entrant et sortant de métro bondé, de lumières clignotantes et autres mécanismes robotique, la mise en scène et le montage deviennent les outils d’un parti pris alors qu’on pourrait penser qu’un reporter choisisse une certaine neutralité dans son analyse et dans ses propos.

Le reportage, l’Empire des sans, récemment diffusé sur France 3 et traitant la vie sexuelle des couples au Japon est un parfait exemple de réflexion « monologique » comprenant tous les mauvais ingrédients cités plus haut. En gros, l’équipe choisit des cas particuliers, voir extrêmes et les traitent l’un après l’autre sans jamais apporter de contre-poids. Pas de contre exemple, pas de personnes heureuses et épanouies dans cet étalage de cas désespérés corroborant une conclusion faite dès le départ. L’effet sur le spectateur est radical : « Ho ! comme la vie est bizarre et triste au Japon !  » Cela créé une forme de répulsion injustifiée envers le pays.

Cette manière d’agir me fait penser à une sorte de « colonialisme intellectuel » que l’Européen impose envers les Japonais. Et tout le monde sait qu’en terme de colonialisme, l’Européen a de l’expérience. Ces personnes se penchent sur le Japon et l’observent comme on observe des souris de laboratoire.

Certains intervenants en France sont devenus des ambassadeurs du Japon ; quelques fois malgré eux, à l’image d’Amélie Nothomb et ses approximations teintées de clichés concernant l’archipel. Comme beaucoup, l’écrivain, mangeuse de fruit pourri, se complaît à voir le Japon malade. On dirait que ça les rassure au sujet d’eux-mêmes. Le Japon devient l’antidote de leur propre frustration. Une sorte d’échappatoire qui n’est efficace que si l’on s’accorde à présenter le Japon comme un pays bourré de problèmes.

Bref, on a tous le droit d’avoir un avis sur le pays, mais ils faut bien faire attention à ne pas l’imposer comme une science exacte.

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