Une visite nostalgique dans le Japon de 2006

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Je traverse le fameux carrefour piéton de Shibuya. J’aperçois en face le Qfront ainsi qu’une affiche publicitaire pour la sortie prochaine de Final Fantasy XII. Je me dirige vers le magasin de musique HMV, passe devant Sakuraya. Je suis le seul Occidental à la ronde. Keep Trying, le nouveau tube de Utaka Hikaru passe dans HMV. Il y a un espace qui présente le tout dernier iPod Nano 1GB d’Apple et le groupe Monkey Magic est mis en avant avec Around the World, la chanson du drama Saiyuki, une adaptation de la légende de Son Goku, avec Shingo Katori de SMAP qui est diffusé actuellement sur FujiTv.

nostalgie

Je sors de HMV puis je lève les yeux vers le ciel. Les nuages flottent et dansent comme des réminiscences enfouies au plus profond de mon être. Je voyage actuellement à travers ma nostalgie. J’arpente les souvenirs de mon premier voyage dans le pays de mes rêves d’enfant. Je recherche les sensations qui cueillent des émotions vieilles de 10 ans. Face à cette décennie passée, je me souhaite un joyeux anniversaire de Japon !

Aujourd’hui, le 26 janvier 2016, cela fait donc 10 ans, jour pour jour, que j’ai mis les pieds au Japon pour la première fois de ma vie. J’avais 21 ans et cette expérience résonnera en moi sans jamais faiblir comme une onde vibrant sans fin.

À l’époque Koizumi était encore le Premier ministre du Japon. Le taux de change était de 1€ pour 136¥ environ. À Ginza, il y avait encore l’ancien théâtre Kabukiza et la gare de Tokyo était moins reluisante que maintenant. Matthew Best Hit Tv, l’émission de taré que l’on aperçoit dans Lost in Translation existait toujours. SoftBank n’avait pas encore remplacé Vodafone pour s’implanter sur le marché des opérateurs téléphoniques. Akihabara était plus sympa, avec encore beaucoup de vieilles boutiques et peu de Duty Free Shop. J’y avais acheté un dictionnaire électronique Ex-Word en négociant le prix dans une petite échoppe. Dictionnaire aujourd’hui remplacé par des applications sur mon smartphone. Shinjuku n’avait pas encore sa Cocoon Tower et personne n’avait jamais entendu parler de la SkyTree. La grosse catastrophe qui restait dans l’esprit des gens était celle du tremblement de terre de Kobe 11 ans plus tôt. Personne n’imaginait celle qui surviendrait en 2011.

Je me souviens encore de la première fois où j’ai posé le regard sur le Japon. C’était dans l’avion depuis le hublot. J’y voyais pour la première fois ses terres, montagnes et champs, petites maisons éparpillées sur des terrains parsemés de serres. Je voyais la campagne.

J’atterrissais, foulait le sol. Ça y est, j’y étais ! Mon rêve de gosse devenait réalité. J’allais enfin entrer dans le feu de l’action et ne plus dépendre du filtre médiatique dont je me nourrissais faute de mieux : reportages, films, livres, émissions de télé téléchargées sur Kazaa ou Emule.

Le Japon était jusqu’à présent une entité fantasmagorique, lointaine et inaccessible, que le bout de mes doigts ne parvenait jamais à effleurer. À même pas 7 ans, je foulais déjà les tatami avec mon club d’Aïkido, mais aujourd’hui, c’est le territoire entier que j’allais enfin caresser. Une fois sur place, dès les premiers pas dans la ville, je sentais que j’avais la motivation d’un monstre ! J’aurais pu prendre la lune et la poser aux pieds de n’importe qui ! Si Tokyo était une montagne, je l’aurais gravi trois fois par jour. Je sentais une énergie qui inondait mon corps. Elle me rendait plus droit et fort. Le bonheur d’être là, la curiosité concernant tout ce qui m’entourait, mêlé à l’impression de vivre un rêve éveillé avait quelque chose d’euphorique.

Tokyo-Tower-2006

Je dormais chez W, qui vivait à Kugayama, un quartier résidentiel près du parc d’Inokashira, un coin que j’affectionne tout particulièrement à Tokyo. J’y ai plein de souvenirs et c’est un endroit très agréable de la capitale avec Kichijoji comme point de repère.

Le soir même de mon arrivée, on a acheté des sushis à emporter puisqu’il y a une boutique en sortant de la gare. Au supermarché, j’ai pris une Nodogoshi Nama de Kirin et découvrais le principe des Happoshu.

Je rentrais enfin dans une habitation japonaise. C’était très différent de la France. La salle de bain était une sale d’eau entièrement en plastique. Les toilettes étaient des washlets et sur le plafond de ces pièces il y avait des extracteurs d’air. On séchait le linge sur le balcon, qui était sa seule et unique fonction. La gazinière était un appareil simplement posé sur un étal prévu à cet effet et relié par un câble à l’arrivée de gaz. Le sol semblait être en bois mais avait le touché du plastique. Le lit était à l’occidentale. L’appartement étant petit et relativement récent, il n’y avait pas de pièce en tatami. La télé était plate et HD, une Sharp, leader du marché à l’époque. C’était une première pour moi d’avoir de la HD dans une maison. Jusqu’à présent je ne la voyais qu’à la Fnac. À la télé, entre émissions de bouffe retransmission des JO de Turin, il y avait des pubs pour des bières, pour les Pocky, pour la carte Suica ou encore des boîtes comme Aiful, dont les jingles résonnent toujours en moi.

Le réseau internet était super rapide ! Les bons vieux téléphones à clapets japonais étaient en permanence connectés à internet. La qualité de leur écran, souvent pivotant, me laissait sans voix. Leur son était vraiment bon aussi. Les sonneries totalement personnalisables. W avait Sakura Drops de Utaka Hikaru en sonnerie et le bruit d’un glaçon qui tombe dans un verre quand elle recevait des messages.

http://gigazine.net

Sur ces téléphones il était possible de regarder la télé et de faire pratiquement tout ce que l’on fait actuellement avec des smartphones, l’écran tactile en moins. Je me souviens du choc quand j’écrivais un mail depuis mon ordinateur sur le mail d’un ami, qui me répondait depuis son portable, partageant photo et musique avec facilité. C’était dingue pour l’époque ! En France on en restait aux SMS et MMS limités. Ces téléphones à clapets faisaient un bruit typique en s’ouvrant. On avait rien de tel en France. Ne serait-ce que ce claquement est nostalgique pour moi, comme le croisement des corbeaux, omniprésent à Tokyo. Je les entendais de l’intérieur de l’appartement. Ils donnaient la mesure du temps qui passe. Les sirènes des ambulances, très fortes, ponctuaient la journée, quand ce n’était pas le vendeur de Yaki imo qui passait par là.

J’adorais marcher jusqu’à Kichijoji à travers ce Japon du quotidien, tout ce qu’il y a de plus banal, mais cette jungle de banalité était pour moi d’un exotisme luxuriant. Dans la lumière blanche du rayonnant hiver tokyoïte, je marchais à travers ces petites ruelles paisibles bordées de pots de fleurs devant de coquettes maisons. Je voyais le linge flotter dans le vent sur les balcons et les futons accrochés avec des pinces bleues pour qu’ils ne tombent pas des rambardes. Les poteaux électriques reliaient toutes ces maisons comme le réseau continu d’une fourmilière de plusieurs millions d’habitants dans laquelle j’étais perdu, le sourire aux lèvres néanmoins. Parfois un écolier en randoseru marchait là, étonné de ma présence dans son voisinage. On échangeait des regards, intrigués l’un et l’autre.

Quelques échoppes çà et là. Vendeurs de fruits et légumes, un drugstore et une boucherie qui fait frire des korokke pour les passants. Je continuais ma route en croquant un senbei trempé dans de la sauce soja. Une douceur salée qui rend difficile de dire si c’est un gâteau, une sucrerie ou un grignotage salé.

Tout ceci tranchait avec le dynamisme des quartiers animés. Les Konbini, les ponts en métal parasismiques, les passages piétons et leurs bips-bips quand le feu passe au vert, les devantures colorées des magasins et restaurants et leurs rabatteurs qui crient dans la rue pour alpaguer le passant, les petits Koban, le style vestimentaire des gens, des jeunes et moins jeunes parfois bien excentriques ou encore des salaryman, quelques fois mal vêtus aussi bien que mal réveillés, qui attendaient sagement en file sur les quais de métro.

La ville devenait magnifique la nuit venue. Les couleurs et lumières me donnaient une énergie indescriptible.  J’adorais monter dans les gratte-ciels pour observer Tokyo de nuit. C’était une mer de lumière fantastique ! Je n’étais jamais monté dans un gratte-ciel avant ce voyage. Pour moi c’était incroyable ! Toutes ces lumières comme autant d’âme sous mes yeux. Des millions de personnes, de destins qui se croisent ici même alors que je les observe d’en haut.

Tokyo-nuit-2006

Le plus agréable était le respect de l’autre, presque palpable, bien que parfois artificiel. Quel bonheur c’était d’être-là, sans peur d’être volé, agressé ou emmerdé par qui que ce soit ! Les bousculades étaient quasi-inexistantes, le calme dans le train (sauf après 22h) particulièrement reposant et une certaine harmonie se dégageait de la vie en public. Les vendeurs ne donnaient jamais l’impression qu’on les dérangeaient comme c’est si souvent le cas en France. Ils vous donnaient sacs, produits et argent poliment, dans la main, en vous remerciant. Quel plaisir d’être chouchouté ainsi !

Avec les trains de la compagnie Keio je rejoignais Shibuya en 15 minutes depuis l’appartement. Ce quartier deviendrait rapidement mon point de repère. Je l’ai exploré en long, en large et en travers, tel un voyageur passif observant une éternelle pièce de théâtre.

Shibuya-2006

En janvier 2006 je n’ai vraiment pas croisé beaucoup de touristes ici. J’avais l’impression d’être souvent le seul blanc dans tout Shibuya. Ce qui était probablement faux mais je pouvais me poser la question.

Aujourd’hui, le Japon est devenu une destination touristique à la mode. Mais en 2006 le boum des sushis n’avait pas encore eu lieu. La plupart des Français trouvaient dégoûtant de manger du poisson cru et avant que je parte au Japon quelques imbéciles m’avaient dit : « Alors tu vas manger des nems tous les jours ? »

J’aimais prendre la ligne Yamanote avec ses écrans dans le wagon et observer Tokyo. Les mélodies sur les quais me berçaient, les fauteuils chauffant des trains m’endormaient parfois. À travers les fenêtres, les cubes de verres et de bétons s’enchaînaient dans ce dédale urbain si caractéristique du Japon. Les ruelles en contrebas, les autoroutes suspendues, les buildings au loin, les petits restaurants de quelques places seulement qui s’imbriquent sous les rails, les extracteurs de clim un peu partout et les publicités omniprésentes formait un ensemble si dépaysant. Je regardais là, tombait nez à nez sur une affiche avec Takeshi Kitano. J’aurais aimé voir ça en France.

Au départ je ne décodais pas les divers magasins. Les marques m’étaient inconnues. Je devais m’approcher pour bien comprendre ce que vendait tel ou tel enseigne. Puis, avec le temps, je me suis familiarisé avec les Family Mart, Yoshinoya, Matsumoto Kiyoshi, Tokyu Hands et autres 7eleven.

J’ai vécu beaucoup d’expériences sur place. J’ai fait de belles rencontres et même des amis pour faire du futsal, des parties de foot à cinq. On a même pu jouer sur le toit de Shibuya. Un terrain aperçut dans Fast and Furious Tokyo Drift, le seul film que j’ai vu de cette série.

Je mangeais mon premier Ramen chez Kamukura.  Mon premier Yakiniku chez Fufutei à Shimokitazawa. Je vivais également mes premières véritables expériences concrètes de photographie avec le vieux Pentax compact de W (finalement je n’ai pas pris beaucoup de photos. Je préférais profiter un max de chaque instant). Comme beaucoup, mon premier mariage Shintô était au sanctuaire Meiji-jingu. Mes premiers Omikuji au temple Sensoji d’Asakusa, mes premiers SDF à Ueno …

SDF-Ueno-2006

À chaque minute, chaque instant, je me sentais privilégié d’être au Japon. J’avais l’impression d’avoir pénétré un flux et de me baigner dedans. Un flux nommé Japon. Ce pays je ne le visitais pas seulement, je m’y baignais, car j’avais beaucoup de temps, deux mois et demi au total pour ce premier contact. Toutes mes économies, tout l’argent que j’avais mis de côté avec des petits boulots.

Alors que je ne dormais pas loin, je ne suis jamais allé au musée Ghibli. Je n’ai d’ailleurs pas fait de cérémonie du thé ou assisté à un tournoi de sumo. Les geishas m’indifféraient presque. Ce que je voulais c’était une immersion dans la société japonaise. Je voulais m’améliorer en japonais, découvrir le simple quotidien des autochtones et prendre mon temps, oublier que je dois rentrer un jour, vivre le moment présent sur place au gré de mes découvertes et curiosités.

Je prenais parfois la carte de membre de Tsutaya de W et louait plein de CD, de Rio de Emocion, le dernier album de Dragon Ash, aux Yoshida Brothers, en passant par Begin, le groupe le plus connu d’Okinawa. Je comprenais après coup que la musique deviendrait un élément important de chaque voyage au Japon. Via elle, je me transporte instantanément dans le passé.

À Tsutaya, il était possible d’écouter tous les CD en location. Je passais des heures donc à chercher des musiques sympas. Je tombais sur des surprises comme Ulfuls, un groupe de rock bien barré qui venait de sortir Samurai Soul le jour de mon décollage vers le Japon. Je découvrais UA, une chanteuse qui a fait quelques morceaux sympas qui ne puent pas la J-POP commerciale, ou encore Ego Wrappin’, un groupe de jazz alternatif que j’aime beaucoup. Petit détail, je découvrirai après coup que ces artistes viennent d’Osaka.

Je suis revenu à Kugayama en octobre 2015. J’ai l’impression d’avoir plus changé que le quarter. Je viens en tant que père de famille à présent et je n’ai plus du tout la force de décrocher la lune. La banalité exotique du Japon est devenue depuis ma propre banalité. En tout cas, c’était émouvant de revenir ici. Certains magasins ont tout de même changé, mais le supermarché où j’allais est toujours là.

Kugayama-2006-2015

Il y a 10 ans, fraîchement arrivé au Japon dans ce quartier quelconque de Kugayama, je trouve quand même dingue que je me sois trouvé devant un magasin dont le nom n’est autre que « Angelo » (アンジェロ). Le hasard est parfois surprenant !

coiffeur-Angelo

Je suis passé devant cette boutique de Taiyaki à emporter. J’ai aperçu la même petite vieille qu’il y a 10 ans. Je m’approche et lui dit : « Bonjour, il y a 10 ans, la première fois de ma vie que j’ai mangé un Taiyaki, c’était chez vous ». Elle m’a répondu en m’en offrant un. On a discuté pendant 10 minutes au moins.

Taiyaki

Avec le recul je me rends compte que W m’a montré un Japon qui va au-delà de la carte postale. J’ai pu explorer de nombreuses facettes du Japon. Elle pouvait avoir des avis très critiques sur son pays. Elle m’a montré les choses comme elles sont. J’idéalisais un peu le Japon et l’imaginais toujours impeccable, classe et sobre, presque froid même. J’ai découvert grâce à elle l’envers du décor, le Japon bordélique, kitsch, mais attachant et chaleureux.

Je venais à peine d’arriver sur place qu’on est allé manger à l’Iseya du parc d’Inokashira. C’est un restaurant de Yakitori vraiment pas cher. 80¥ la brochette de poulet de base à l’époque. C’est là-bas que j’ai découvert à quel point poulet grillé et bière pouvaient faire bon ménage. Mais c’était aussi le restaurant le plus sale, le plus crasseux que je n’avais jamais vu de ma vie. Le bâtiment ne demandait qu’à s’écrouler, les serveurs étaient pleins de tâches et te déposaient la bière comme des rustres sur des tables de fortunes, dans un brouhaha étourdissant. La fumée s’infiltrait dans tout le restaurant. Le cuisinier responsable des brochettes avait la clope au bec en permanence. Les toilettes étaient les mêmes pour hommes et femmes. Les filles passaient devant les urinoirs. Mais j’adorais ce restaurant car il m’a mis une claque ! Je ne m’y attendais pas. Il m’a bousculé, surpris et c’est ce que j’attends d’un voyage. J’y ai fait des rencontres mémorables. Ces expériences marqueront à jamais ma vision du Japon. L’Iseya est aujourd’hui rénové. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, il est propre, aseptisé et je préfère nettement celui enfoui dans mes nuages de nostalgie.

Iseya-2015

Durant mon séjour je prenais un calepin et écrivais plein d’annotations sur le Japon. Quelques exemples :
le Japon est un désordre organisé. Il y a quelque chose de chaotique ici, mêlé à la discipline. C’est bizarre mais très agréable.
– les camions font des bruits et parlent quand ils tournent. C’est un enregistrement qui s’active quand le chauffeur active les clignotants.
– Shibuya, gare où ça sent bon les gâteaux. Il y a un pâtissier au sein de la gare dont la bonne odeur sucrée se propage dans les couloirs. J’avais jamais imaginé qu’une gare ferroviaire puisse sentir bon.
– Les toilettes sont spéciales. Où on a le top du top, cuvettes chauffantes, jet d’eau, etc, ou on a des toilettes à la turque.
– à chaque fois qu’on entre dans un restaurant on nous sert un verre d’eau ou de thé gratuit.
– ici, pour ouvrir une porte, il faut tourner les clés dans la serrure dans le sens contraire qu’en France. Combien de fois ai-je fermé une porte déjà fermée.
– Mitsubishi a eu une super idée avec ses Jet Towers
(copiés depuis par Dyson)
– tout semble mieux pensé, plus pratique et efficace au Japon.
– avant la fermeture des magasins, on entend la chanson « ce n’est qu’un au revoir », pour inviter les clients à passer à la caisse ou s’en aller.
– beaucoup de personnes âgées travaillent encore. La première fois ça fait bizarre.
– il y a des gens payés pour tenir des panneaux publicitaires dans la rue. D’autres distribuent gratuitement des mouchoirs avec une publicité. C’est pratique, pas besoin d’en acheter même s’ils sont vraiment de mauvaise qualité.
– les distributeurs de billets ont un petit miroir qui permet voir à 180 degrés derrière soi. C’est pratique pour s’assurer que personne de suspect ne vient derrière vous. Mais est-ce nécessaire ici ?
– TOTO semble dominer le marché des toilettes. J’ai un faible pour les urinoirs CeFion tech. Ce fion ?!!
– les voitures ont des boîtes automatiques mais les bus sont en boîte manuelle. C’est tout le contraire de chez nous.
– Les Japonais habillent souvent leurs chiens. C’est un peu ridicule.

Pendant ces deux mois et demi, je ne suis pas resté simplement à Tokyo. J’en ai profité pour visiter Yokohama, une ville très sympa à seulement 30 minutes de la capitale. J’ai vu Kamakura et ses richesses historiques. Kyoto, dont la beauté des temples surclassait de loin tout ce que j’avais vu à Tokyo. J’ai visité Nara, fait un saut rapide à Osaka (honte à moi), poussé jusqu’à Hiroshima et la jolie Miyajima ainsi que Fukuoka, ses Yatai et son Meitako au petit déjeuner ou encore les pruniers de Dazaifu. J’ai tout de suite eu un bon feeling avec Fukuoka car la vie m’y semblait agréable et surtout j’avais des amis vraiment sympas qui m’ont accueilli.

On a fait Kanazawa également, ville d’origine de W. J’ai du respect pour Kanazawa et son raffinement. Et pour finir, je suis allé voir le Mont Fuji à Kawaguchiko. J’imaginais le volcan sacré entouré de belles campagnes et de nature. J’y ai découvert la campagne de base japonaise, celle qui est moche et sans charme. J’étais déçu. Kawaguchiko est agréable mais laide. Il existe de jolis coins autour du Fuji, mais je n’avais pas pu en profiter la première fois. En plus, le temps était mauvais, mais quelques minutes d’éclaircies bienheureuses m’auront tout de même permis de faire une photo potable du volcan.

Mont Fuji-2006

En revenant à Tokyo pour les dernières semaines j’avais comme l’impression de revenir un peu à la maison. J’avais déjà mes habitudes dans la capitale et m’étais familiarisé avec elle.

La météo s’adoucissait à mesure que le temps restant sur place se réduisait pour moi. Les bourgeons des cerisiers allaient s’ouvrir bientôt. Enfin je verrai ces fameux Sakura, qui symbolisent en quelque sorte le renouveau, le début d’un nouveau cycle. À l’heure de faire le bilan, j’avais l’impression de vivre moi-même une renaissance avec ce voyage. Je vis les fleurs de cerisier éclore comme un Angelo tout frais prêt à vivre une nouvelle vie où le Japon serait encore plus présent. Mais contrairement aux pétales de cerisiers, dont la vigueur n’est qu’éphémère, les souvenirs de cette expérience inoubliable, eux, ne faneront jamais.

sakura-fâné

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