Balade autour du Cosmosquare d’Osaka

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Tokyo et Osaka sont des villes côtières. On a tendance à l’oublier. Alors, afin de se rafraîchir la mémoire, il est bon d’aller faire un tour du côté d’Odaiba à Tokyo ou vers le Cosmosquare à Osaka. l’année dernière, j’avais déjà parlé de l’Aquarium d’Osaka ici. Le Cosmosquare est à une station plus loin.

En ce début d’été, il fait bon se promener vers le large et sentir son regard buter contre l’horizon et non contre le béton. Le vent côtier apporte fraîcheur et saveurs marines. Bien que le lieu ne soit pas formidablement joli, car en face, le port commercial et ses conteneurs occupent une bonne part de l’espace, globalement ça reste très agréable lorsque le temps est au rendez-vous.

Le Maritime Museum (designé par Paul andreu) et son surprenant dôme de verre arrondi les angles de ce polder rectangulaire gagné sur la mer qu’est le Cosmosquare. Globalement, le littoral au Japon est rarement exploité pour des moments de loisirs. Les risques naturels venant de l’océan ont depuis longtemps poussé les villes à implanter leur coeur vers les terres et non vers la mer. Ça fait donc plaisir de pouvoir se promener ici en ce moment.

En continuant ma promenade, j’atteins le ATC, un centre commercial a l’architecture étrange. À travers celui-ci, je sens l’envie de reproduire la recette d’Odaiba à Osaka. C’est assez maladroit, car cette zone reste assez peu fréquentée par les habitants et encore moins par les touristes. J’ai presque l’impression d’être seul dans ce centre commercial. Même le piano, trônant au milieu, n’est manipulé par personne. Alors qu’une douce mélodie jazzy sort de ses entrailles, les touches s’enfoncent comme si un pianiste fantôme manipulait l’instrument. C’est assez impressionnant comme sensation !

Ce n’est pas désagréable de se sentir presque seul dans une grande ville comme Osaka. J’explore, grimpe, balaie du regard tous les environs et sors sur la terrasse bordée de palmiers. Il semble que les couples aient pris l’habitude de cadenasser leur amour vers le large cédant leur destin à la mer et son vent iodé, cimentant leur pacte dans le temps par de la rouille. Je me demande si des couples brisés sont venus rouvrir leur cadenas ?

Avec 256 mètres, le WTC Cosmo Tower était le plus haut gratte-ciel de la ville d’Osaka, détroné aujourd’hui par la tour Harukas à Tennoji.

À l’intérieur, une oeuvre temporaire excentrique orne le hall d’entrée : un lutteur de catch qui fait un German Suplex à une voiture !

Délire et surprises font souvent bon ménage au Japon. Et dans un autre style, au 47e étage de la tour, la gente masculine pourra uriner avec vue sur la baie ! Rien que ça !

C’est donc sur le petit coin que se termine cette balade. Il est temps pour moi de revenir vers la ville, la vraie, celle qui vit, grouille et s’étend en profondeur vers les montagnes bordées de temples et sanctuaires.

L’île d’Okinawa

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MENSÔRE ! !

Voici comment on souhaite la bienvenue dans la langue locale d’Okinawa, l’Uchinaguchi, (qui est étonnamment proche du Coréen sur certains points).

Okinawa, et sa beauté tropicale, était la dernière grosse région qu’il me restait à découvrir au Japon. C’est avec une excitation non dissimulée que j’ai embarqué dans l’avion pour y aller. Accueilli à l’aéroport de Naha, la capitale de la région, par des étals d’orchidées et une humidité très élevée, j’ai tout de suite senti que j’étais sur des terres bien différentes du reste du pays. Et pour cause, ici, c’est l’ancien Royaume de Ryukyu, un pays à part conquis par le clan de Satsuma (actuelle Kagoshima) en 1609. Aujourd’hui, Okinawa a beau faire partie du Japon, ça reste une région particulière, unique même.

Mer turquoise, plage de sable blanc, corail et autres poissons multicolores forment cet archipel paradisiaque où les coquillages sont quelques fois si grands qu’ils peuvent servir de lavabo. La mer de l’île et ses récifs offrent de bons spots pour effectuer de la plongée sous-marine.

Okinawa se trouve sur le 26e parallèle de l’hémisphère nord. Ce qui correspond à peu près en latitude au Qatar. C’est la première fois de ma vie que je me suis senti ébloui par la lumière du soleil alors que celui-ci se trouvait derrière un rideau de nuages.

Palmiers, fleurs et autres végétations subtropicales sont omniprésents. Okinawa produit du sucre de canne, des petites bananes, des mangues, de succulent citrons verts nommés Shikwâsâ, ainsi que d’autres fruits exotiques. L’autoroute est par moment la plus jolie qu’il m’a été donné de voir dans ma vie, bordée d’hibiscus et de pins maritimes touffus et petits comme des hérissons. On comprend facilement qu’on se trouve ici dans le Nangoku, le pays du sud. C’est une réserve naturelle exceptionnelle pour la faune comme pour la flore.

Les visages des habitants sont souvent différents des Japonais. Les traits sont plus marqués, la peau plus mate. Les locaux sont réputés pour leur côté fêtard et leur amour de l’Awamori, l’alcool fort du coin. Ce dernier est quelquefois présenté dans un bocal avec un habu un serpent du coin, dont la morsure peut-être mortelle.

À Okinawa, la musique folklorique locale prend un aspect monumental. Elle est omniprésente. C’est une des attraits que les touristes recherchent en venant à ici et les habitants, leur rendent bien. Mais, c’est avant tout parce qu’eux-mêmes, étant très fiers de leur propre musique, ont grand plaisir à la partager. Comme le ukulele hawaïen, le Sanshin d’Okinawa est devenu un trésor touristique local.

Sur les cimes des montagnes et des collines aucun temple et sanctuaire. Les tombes d’Okinawa sont très différentes de celles du reste du Japon. Ce sont de petites maisonnettes de béton.

Le bouddhisme semble avoir eu moins d’influence ici que dans le reste du pays. Le shintô aussi est assez peu présent. L’identité d’Okinawa étant très marquée, les symboles religieux que l’on voit le plus ce sont les Shisa, les gardiens protecteurs des Dieux que l’on voit partout et qui prennent toutes les formes possibles, et même les plus comiques. J’en parlerai plus profondément lors d’un prochain article.

Okinawa connue pour être la terre du karaté. Il existe une danse masculine nommée Eisa, qui comporte des ajouts de diverses disciplines, à la fois musicales, théâtrales et martiales. C’est impressionnant à voir !

La cuisine n’est pas en reste avec différentes spécialités, mais surtout la production du fameux Goya, particulièrement bon pour la santé. Les habitants d’Okinawa sont réputés pour avoir la plus grande espérance de vie du monde.

À Okinawa où le niveau de pluviométrie enregistré par an est assez important, la vie n’est pas amusante tous les jours. L’île est régulièrement touchées par les vents forts produits par les nombreux typhons (cyclones) passant par là, apportant de très fortes pluies, couchant des arbres et agitant dangereusement la mer. Mais, il y a un effet bénéfique à tout ça car ces tempêtes seraient essentielles à la bonne santé des coraux.

Culture locale bien marquée, histoire intéressante sous influence chinoise et japonaise, architecture typique, gastronomie, musique folklorique etc. Voici la recette du succès. Okinawa est très attachante ! Il se dégage une belle force ici. Et si l’on connait déjà le Japon, l’expérience est troublante. Impossible de savoir distinctement si l’on découvre un nouveau pays ou simplement une nouvelle région du Japon. Tout semble différent et familier en même temps.

Okinawa une île qui a un son, celui du Sanshin, qui rythme sa vie quotidienne. Difficile de ne pas avoir envie de retourner dans son écho si captivant.

Mais, les Japonais n’arrêtent pas de me dire que plus au sud encore, en continuant vers Taiwan, les îlesYaeyama sont encore bien plus jolies. Un jour . . . oui, un jour assurément !

Odaiba

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Odaiba est en fait une île de la baie de Tokyo accessible via l’impressionnant pont Rainbow Bridge. Symbolisant la modernisation, Odaiba a toujours été à l’avant-garde. C’est une des premières îles artificielles (polder) gagnées sur la mer construite au monde. Tenez-vous bien, elle date de 1853 ! Sa fonction première était militaire. Elle devait servir de rempart pour empêcher les Occidentaux et leurs cuirassés de venir envahir le pays. De nombreux canons y furent installés et il en reste encore aujourd’hui.

Centres commerciaux, cinéma, grattes-ciels résidentiels, musées, centres d’expositions, hôtels et bureaux composent l’île en plein développement encore aujourd’hui. L’Oedo Onsen Monogatari représente assez bien l’esprit « entertainment » du lieu. Le bâtiment de la chaîne Fuji Tv, dessiné par Kenzo Tange symbolise l’audace architecturale.

La petite statue de la Liberté offre un réconfort à ceux qui n’auraient pas pu voir la vraie. Ok, c’est sympa mais quel est le rapport avec le Japon ? Odaiba voudrait-elle se donner des airs de Manhattan ?

C’est un peu ça Odaiba. Une terre nouvelle où l’on trouve tout et n’importe quoi.
Le dernier étage d’un centre commercial a prit les couleurs de Hong-Kong tandis que le 3e étage reproduit l’ambiance du Japon des années 50.

Un autre centre commercial s’est quant à lui inspiré de l’Italie.

Toyota expose tout son savoir-faire non loin de là.

Et Sega tente d’innover en matière de loisirs interactifs avec son centre Joypolis.

Pour ma part, j’aime mieux m’approcher du rivage et observer la ville, calmement bercé par le bruit des vagues. Le vent frais se fait sentir tandis que le soleil commence à se coucher derrière la Tour de Tokyo. Les nuages semblent s’être arrangés pour se positionner de telle façon que tout devient beau.

La nuit de va pas tarder et peu à peu, les lumières multicolores remplaceront le soleil. Mes doigts commencent à refroidir. Je les mets dans mes poches et me décide de rentrer. Direction la station de Daiba et son monorail automatisé Yurikamome sans chauffeur, slalomant entre les buildings et à travers le Rainbow Bridge et sa forme arquée. Qui a dit Pont de Brooklyn ?