Le volcan de l’île de Sakurajima

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Comme tous volcans, celui de l’île de Sakurajima a fière allure. On lui voue une admiration respectueuse mêlée d’une crainte envers la force naturelle de son cône fumant. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, ce que craint l’homme il a tendance à le respecter.

Malgré le danger, des personnes vivent aux pieds du volcan. Malgré le danger, Kagoshima, une ville de plus de 600 000 habitants, se trouve non loin de là. Cette dernière est jumelée avec Naples et son Vésuve, toutes les deux se tenant par la « manche volcanique ». Demain peut-être, les deux cités seront rayées de la carte. Les habitants sont fatalistes et prennent ça avec le sourire. Souvent, pour rien au monde ils n’iraient vivre ailleurs malgré le risque et les inconvénients quotidiens.

Le cône est fumant quasiment tous les jours et les petites éruptions de fumées sont régulières. En outre, même lorsque le volcan est calme, l’air est chargé de poussière, et presque chaque jour il faut enlever les cendres grisonnantes accumulées sur les voitures et nettoyer les vitres des maisons.

Certains cimetières ont des petits toits au dessus des stèles funéraires afin de les protéger de la poussière de cendre qui se dépose sans discontinuer.
Les enfants de l’île vont à l’école avec un casque de chantier sur la tête en prévention des expulsions éventuelles de cailloux.

source : http://photo2.si.edu

Lors d’une éruption en 1914, l’île a cessé d’en être une après qu’une coulée de lave se soit étendue dans le détroit et se rattache au littoral obligeant le pays à redessiner ses cartes. Aujourd’hui, Kagoshima est devenue plus accessible que jamais grâce aux nouvelles lignes de Shinkansen. L’occasion de découvrir cette pointe sud de l’île de Kyushu, charmant territoire de l’ancien clan des Satsuma, par là même où les premiers Occidentaux arrivèrent Japon ; apportant la croix et les fusils.

Diaporama de photos prises au Japon après le 11 mars 2011

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Voici un Diaporama de photos prises au Japon après le 11 mars à travers les villes d’Osaka, Kyoto, Kobe, Ikeda, Tokyo, Abiko ainsi que sur les îles d’Awajishima et d’Okinawa.

Le but de cette vidéo est de montrer que le Japon continue de vivre. Beaucoup de personnes dans le monde s’imaginent que le pays tout entier est en deuil permanent, que le moral est à zéro, que les gens restent chez eux et que les sourires sont rares. Ceux qui sont au Japon en ce moment savent que ce n’est pas tout à fait vrai.

Depuis le 11 mars, on a montré dans les médias des images de lieux dévastés du Japon en occultant presque ce qui a résisté. Ça aide beaucoup à se faire une idée fausse de la situation réelle sur place et à s’imaginer que tout le pays est touché, voir dévasté.
L’objectif n’est pas de dire ce qui est vrai ou faux concernant le Japon, ni de polémiquer, mais de rééquilibrer un peu l’information. Ensuite, libre à chacun de penser, d’interpréter et de faire ce qu’il veut.

Les pertes économiques pour le Japon sont énormes. Aussi, la fuite des touristes étrangers n’arrange pas les choses. Là aussi, c’est un gouffre important. Peut-être qu’en voyant ce diaporama, certaines personnes finiront par se dire que finalement, il est possible de voyager au Japon puisque les attraits dont il dispose semblent toujours-là.

Comme je l’avais écrit dans un de mes articles sur mon blog, « Visiter le Japon est une marque de solidarité« .

N’hésitez pas à partager ce diaporama où vous le voulez comme vous le voulez. Je vous remercie d’avance pour votre soutien. Plus nombreux nous serons, plus grande sera notre voix.

En espérant que les choses évoluent le plus rapidement possible dans le meilleur sens qu’il soit.
Une dernière pensée pour les vraies victimes de cette catastrophe qu’il ne faut pas non plus minimiser et envers laquelle il faut rester tout de même prudent.

Faute de moyens, cette vidéo est un simple diaporama. J’aurais voulu faire quelque chose de plus ambitieux. J’espère néanmoins que le message passera et que ça vous plaira.

Balade nocturne à Shibuya après le 11 mars

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Prendre le pouls de la ville de Tokyo. Voilà ce que j’ai plusieurs fois cherché à faire lors de mon dernier passage, fin avril, dans la capitale japonaise. Une simple balade nocturne dans le quartier de Shibuya, permet de se faire une idée globale de la situation actuelle.

Setsuden (économies d’électricité) est un mot qui revient souvent. Aussi troublant que ça puisse être pour ceux qui connaissent Tokyo, la ville n’en est pas pour autant sombre. Elle est juste moins éclairée. C’est ainsi qu’il faut prendre la chose.

Une simple promenade à Shibuya me prouve à quel point peu de choses ont changé ici. Je ne vois rien dans le comportement qui me rappelle la catastrophe du 11 mars. La jeunesse déjantée de la ville se retrouve comme toujours ici, cherchant sa voie, défiant les modèles établis par les générations précédentes, apportant de la fraîcheur ainsi qu’un brin d’occidentalisation et d’individualisme et donc aussi, par extension, une légère indiscipline.

Dans ce coeur névralgique de la capitale, l’ambiance est là, aussi charmante et bruyante qu’à l’accoutumée. Les ados et leur « nouveau rapport au corps » s’affichent sans vergogne en tant que personne divisible du collectif. S’afficher pour exister . . .
Shibuya est un théâtre dont les panneaux publicitaire servent plus de spots pour éclairer la scène que pour véhiculer un message commercial.

Je finirai par citer Augustin Berque :

« Chacun vient là mettre sa corporéité en scène et apprécier celle des autres, à l’affût des consonances et dissonances, guettant les variations créatrices dans les comportements et les habillements, qui, à chaque instant, remettent en jeu le devenir des modes. »

« Zeami (1363-1443), grand acteur, auteur et théoricien du théâtre de No entendait que le véritable acteur doit être capable de maîtriser ses gestes comme s’il se voyait lui-même de loin, et même de dos ; c’est-à-dire capable non seulement de se regarder comme dans une glace, mais de se voir comme à partir de l’endroit que l’on regarde (c’est que Zeami appelle kensho no ken, le regard du lieu regardé) »