Les « Yatai » de Fukuoka

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Fukuoka, plus grande ville de l’île méridionale de Kyushu est célèbre pour ses yatai. Sortes de petits restaurants ambulants placés aux détours des rues et boulevards ou le long des trottoirs.

La spécialité locale est le bol de Tonkotsu Ramen. Pâtes fines, bouillon blanc à base de porc et saveurs aillées. Une institution dans la région. En plus de tout ça, sont servi brochettes, oden, salades, fritures et autres mets plus ou moins populaires mais toujours en concordance avec l’ambiance des lieux.

Vapeurs et fumées se mélangent. Parfums de cuisine. Chaleur humaine. À côté d’inconnus, on se plaît à trinquer une bière à la main et à philosopher sur un rien. Installées sur des bancs de fortunes ou des cagettes à bouteille de bière, ces échoppes bricolées apportent un je ne sais quoi d’attrayant. Pas de doute possible, ces ambiances-là n’existent qu’en orient.

Ici, pas de bourgeoisie mal placée. Tout le monde est à la même enseigne, peu importe d’où l’on vient et qui l’on est. D’égal à égal, on partage mieux. Patrons et salariés se mettent à plaisanter en oubliant un tant soit peu leur statut respectif. Les rapports verticaux s’annulent sur l’horizontalité du comptoir ambulant. On se rapproche jusqu’à demain où chacun reprendra sa place bien sagement. Ici on apprend à fermer les yeux un court instant, mais l’important est de ne jamais oublier qui nous sommes afin de pouvoir les rouvrir le lendemain face à la réalité quotidienne . . . jusqu’au lendemain soir.

Le capricieux Mont Fuji

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Il est un symbole connu mondialement et représentant le Japon dans l’imaginaire collectif, le mont Fuji, du haut de ses 3776 mètres de haut a fière allure. Sa forme, sa symétrie rappelant les mains jointes pour prier, sa majestueuse hauteur, son col enneigé pour ne citer qu’eux, font de ce volcan une icône sacrée.

Comme toutes bonnes choses, il ne se montre pas si facilement. Malgré sa taille, il semble être discret, presque timide. D’habitude, il ne se montre qu’à celui qui sait attendre. Pourtant, quelquefois, il distille des parties de son corps à travers les nuages qui se plaisent à tourner autour de lui.

Cette rareté augmente le plaisir de le voir lorsqu’il décide enfin à refaire surface. Un volcan, c’est lunatique, ça, tout le monde le sait. La force du Fujisan est de savoir se faire oublier afin de mieux marquer les esprits quand enfin il se débarrasse de sa coiffe de cumulus. À ces moments-là, même depuis Tokyo, il est possible de l’admirer malgré plus de 100 kilomètres séparant les deux points.

Il faut se laisser surprendre par ce splendide volcan. Tout comme les fleurs de cerisiers, le voir n’est qu’un plaisir éphémère.

Le Shinkansen, train à grande vitesse japonais

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En nombre de kilomètres de rails, le Japon partage la première place mondiale avec la France. En terme de technologie de trains à grande vitesse, c’est la même chose. La seule différence, c’est que le Japon a 17 ans d’avance sur l’hexagone. En effet, le premier train à grande vitesse du monde est japonais et s’appelle le Shinkansen. Il date de 1964 et atteint déjà à cette époque les 210 km/h. En dépit des énormes qualités techniques françaises, 17 ans ça suffit à maintenir une petite différence qui fait toute la différence. Ajoutez à cela la rigueur et le perfectionnisme nippon, unique au monde, et vous comprendrez peut-être ma préférence pour le réseau ferroviaire japonais. Quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer.

Ligne souple telle un avion, l’intérieur et l’extérieur des différents Shinkansen semblent provenir de la technologie aéronautique et non pas du chemin de fer. Les matériaux et le design rappellent l’avion ainsi que la tenue des pilotes. Képi et gants blancs sont de rigueur. Tout est impeccable. Jamais un Shinkansen n’entre en gare remplie de poussière. La rouille n’est jamais apparente. Il faut entretenir l’image. Valoriser un objet augmente son appréciation. Et la Japan Railway, ou JR a réussi son coup. Les Japonais adorent le Shinkansen. Il y a carrément des fanatiques. Beaucoup de photographes et vidéastes alimentent des blogs de fans sur le sujet. Les enfants ne jouent pas avec des petites voitures mais avec des Shinkansen miniatures qu’ils font rouler avec leurs mains ou électriquement. Dans certains parcs pour enfants, on aperçoit des reproductions du fameux train. L’engin est starisé au possible. Les cérémonies regroupent à chaque fois des centaines de personnes venues accueillir un nouveau modèle ou saluer un ancien en fin de service.

À l’intérieur, le bruit constant est celui du vent qui vient s’écraser douloureusement sur la coque de l’engin le transperçant avec insolence. La vendeuse de Bento (panier-repas) passe en s’annonçant. Une petite musique prévient une nouvelle annonce du speaker. Un tableau digital passe en boucle les dernières informations. Tout le monde est respectueux des autres et personne n’engage une longue et bruyante conversation téléphonique sur son fauteuil. Et pour les plus en mal de calme, il existe un wagon totalement silencieux, sans speaker, musique, ou discussion entre amis.

Sous nos pieds, on ressent le train glisser à travers les rails. L’accélération nous pousse légèrement en arrière. Le Shinkansen dévale vallée, tunnels, ponts et bord de mer avec une aisance enfantine malgré les 16 wagons (presque le double du TGV) qu’il doit tracter. Les paysages et les villes défilent agréablement sous nos yeux. On sent un privilège de pouvoir aller si vite dans des contrées autrefois si lointaines. La technologie a du bon.

Preuve d’un aérodynamisme parfait, par temps de pluie, les gouttes d’eau coulent à l’horizontale de l’avant jusqu’à l’arrière du wagon en continu à travers la coque sans jamais être bloquées par une aspérité extérieure trop prononcée. Un croisement d’un autre train en sens inverse, se fait sans gêne ; presque silencieusement.

Dans le Shinkansen, les sièges ne se retrouvent jamais dans le mauvais sens de la marche. Arrivés au terminus, ils tournent automatiquement pour se remettre dans le bon sens avant que les nouveaux passagers viennent s’installer. Tous les wagons sont aussi nettoyés avant un nouveau voyage avec une grande rapidité. Il faut entretenir le débit, car ce dernier est impressionnant ! Toutes les 15 minutes environ, un Shinkansen sort des gares de Tokyo. Comblé à ça, une ponctualité toute japonaise, aidée, il est vrai, par le fait que les trains à grande vitesse circulent sur des rails qui leur sont destinés exclusivement.

À l’heure où l’écologie est un sujet majeur, il est à préciser que depuis longtemps, le Shinkansen est un des moyens de transport les plus écologiques grâce à un système très élaboré de récupération d’énergie électrique lors du freinage de l’engin. Le Shinkansen est aussi très efficace en ce qui concerne la résistance et la prévention en vue des tremblements de terre, fréquents dans l’archipel.

Symbole du Japon des années 60, le Shinkansen est la matérialisation de la réussite nippone après les tragiques évènements de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, malgré la perte de vitesse de l’économie japonaise, le Shinkansen, lui ne cesse d’aller de l’avant sans jamais décevoir. Et lorsque le personnel de JR s’incline respectueusement en entrant et en sortant de chaque wagon pour saluer les voyageurs, j’y vois aussi une manière de remercier le Shinkansen d’avoir permis au Japon de devenir une grande puissance mondiale . . .  à très grande vitesse.

Introduction sur Nagasaki

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Nagasaki est une ville construite dans une jolie baie. Comme vous pourrez le lire partout, il ne reste que peu de traces de son passé désastreux de la Seconde Guerre mondiale. Comparé à Hiroshima on y ressent moins les séquelles de la bombe atomique. Ici pas de Dôme de la Paix mais quelques statues, des colonnes brisées d’une église et un musée au niveau de l’épicentre de l’explosion.

Historiquement, Nagasaki fait partie de ces villes japonaises habituées aux Occidentaux depuis très longtemps. Encore aujourd’hui, lorsqu’on s’y balade, on remarque plus aisément l’influence des missionnaires jésuites portugais que les séquelles de la bombe atomique.

En marchant sur les collines en direction du Clover Garden, on pourrait même se croire dans une ville méditerranéenne.

Pendant l’ère Edo, marquée par la fermeture du Japon, les Hollandais étaient les seuls autorisés à marchander avec le Japon. Ces échanges ne faisait pas dans la ville même de Nagasaki mais sur une petite île au bord du littoral nommé Dejima. Sur cette dernière, les Hollandais ont bâti un vrai village avec école et église.
La ville s’étant élargie sur la mer, Dejima n’est plus une île aujourd’hui. Une pratique courante au Japon et qui permet de profiter d’une zone portuaire propice à la promenade. C’est très agréable de flâner ici.

Le vieux tram construit par Mitsubishi est très charmant également, surtout quand on a la chance de l’emprunter conjointement avec des personnes qui le connaissent depuis qu’ils sont enfants.

Le megane-bashi, le pont-lunette est également une particularité connue de la ville.

La vie est paisible à Nagasaki. Un peu de Japon, un peu de Portugal, un peu de Chine, un peu des Pays-bas. Il y fait bon vivre. L’air semble léger. Une belle revanche sur l’histoire.